Mondes anciens, nouveaux regardsColloque international Anthropologie et Histoire des Mondes Antiques

Depuis une trentaine d’années, la compréhension que nous, Modernes, avons des sociétés antiques a considérablement évolué. Appuyée sur une longue tradition d’érudition ancienne, la recherche menée dans le domaine de l’Antiquité, qui nécessite de nombreuses compétences techniques (épigraphie, archéologie, numismatique, philologie et édition des textes) – et d’abord la maîtrise des langues anciennes – s’est progressivement dotée de nouveaux outils d’analyse. Que ce soit par l’intermédiaire de concepts et méthodologies forgés par les sciences sociales (anthropologues, sociologues, philosophes, linguistes, politistes) ou par l’usage du numérique, ces outils autorisent de nouveaux questionnements et modifient radicalement les pratiques professionnelles des Antiquistes.

L’unité de recherche ANHIMA (Anthropologie et Histoire des Mondes Antiques) à partir de l’expérience des programmes qui y sont menés, a souhaité, pour ce colloque, situer et rendre visibles les résultats des recherches récentes ; des recherches qui non seulement renouvellent profondément notre connaissance du passé antique, mais qui, en outre, animent notre regard sur la modernité. En effet, aujourd’hui encore, l’Antiquité est souvent mobilisée pour justifier des modèles présentés comme fondateurs de notre vie en commun : la citoyenneté, la relation entre les hommes et les femmes, la sexualité, la relation à la politique et au spectacle, etc. Or, dans ces domaines, les poncifs sont nombreux et révèlent souvent la méconnaissance des résultats de la recherche récente sur l’Antiquité classique.


Tout aussi fondamentale pour notre contemporain est l’analyse des faits religieux de l’Antiquité : la souplesse des dénominations du divin constitue par exemple un des éléments les plus novateurs que la recherche ait mis au jour et permet de penser les relations entre divinités anciennes et divinités nouvelles. Sur le terrain des conflits territoriaux et de la gestion de l’espace, l’étude des « colonisations » de l’Antiquité, de la circulation des personnes et des biens dans l’espace élargi que constitue la Méditerranée antique, de la mixité culturelle ou de l’identité rencontre aussi des questions très actuelles.

Autrement dit, la Modernité a autant à gagner de la connaissance de l’Antiquité que l’Antiquité, des acquis de la Modernité. Voilà, en substance, ce que ce colloque vise à démontrer.

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Informations pratiques

8, 9 & 10 juin 2017
Galerie Colbert
Institut national d’histoire de l’art
2, rue Vivienne ou 6 rue des Petits Champs
75002 Paris

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