Quelles traces pour l’histoire de l’art et l’archéologie ?

La notion de trace est à la fois un objet de recherche pour de nombreuses disciplines et encore une question ouverte. Mais qu’est-ce qu’une trace pour un archéologue, un historien de l’art antique/médiéval/moderne/contemporain ? En quoi la notion de trace permet-elle de trouver des points de convergences ou de divergences méthodologiques ? Selon quels processus les traces sont-elles rendues visibles ? Qui laisse des traces ? Quelles relations les créateurs et producteurs entretiennent-ils avec les traces de leur travail ? De quelle manière les technologies du multimédia interviennent-elles aujourd’hui dans la reconstitution des traces ?

Pour tenter d’apporter des éléments de réponse, on se propose d’envisager la notion de trace selon trois axes de réflexion qui peuvent être envisagés de manière imbriquée ou dissociée : les traces de fabrication, les traces d’usage/d’utilisation/voire d’usure, les traces comme méthode d’interprétation. On souhaite interroger la manière dont certaines traces permettent de reconstituer les processus de fabrication des objets/créations artistiques et, en particulier, de retrouver les outils utilisés, de recréer les gestes exercés, voire de suivre le cheminement de la pensée des créateurs/producteurs. On souhaite aussi envisager d’autres types de traces susceptibles de mettre au jour l’articulation entre usage, utilisation, usure. Une attention particulière est accordée au statut de la trace en tant qu’inscription plus ou moins spontanée sur des supports auxquels elle n’était pas destinée : des ostraka antiques aux graffiti contemporains, ces traces deviennent néanmoins des « sources » pour nos disciplines. Enfin, il s’agit de réfléchir à la notion de trace d’un point de vue méthodologique : qu’en est-il des approches théoriques récentes comme la microstoria ou la génétique des arts qui font de la notion de trace un paradigme méthodologique déterminant ? La notion de trace est envisagée de la période antique aux aspects les plus contemporains de la création artistique et architecturale et sous toutes ses formes, qu’il s’agisse de créations éphémères, de tissus, de chapiteaux en pierre, de performances, de céramiques, etc.

Cette journée d’étude se situe dans le prolongement de questionnements diachroniques et pluridisciplinaires sur l’articulation entre art, artiste, artisan et, sur la transmission des techniques, des théories et des images, et dans le cadre de travaux transdisciplinaires du thème 1 « Genèse de l’oeuvre », de l’axe 2 « Processus des créations, usages et langages des arts » du CHEC (EA 1001 – Centre d’Histoire « Espaces et cultures »).

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Informations pratiques

4 avril 2017 - 9H-17H

Maison des Sciences de l’Homme
4, rue Ledru – Clermont-Ferrand
Amphi 220

En savoir plus : http://chec.univ-bpclermont.fr/