SculpturdermyQuand la taxidermie s’empare des sculpteurs

Julius Kirschner, Preparing trunk of elephant, Indian Elephant Group, 1927, AMNH Digital Special Collections (New York), id. 311814 [orig. 59.07(74.71)] .

L’objet de ces communications est de se concentrer sur le travail des équipes de taxidermistes des muséums d’histoire naturelle et de déterminer combien la taxidermie a fait une entrée décisive dans le champ de la sculpture au cours de la période contemporaine. Alors qu’avant le XXe siècle, la taxidermie consistait usuellement à placer une peau sur une structure et à la fourrer de paille pour lui donner un aspect vraisemblable, Carl Akeley, praticien au Field Museum puis à l’American Museum of Natural History, considéra qu’une telle méthode n’était pas digne d’un musée des sciences. Au lieu d’une simple structure, Akeley proposa l’idée de travailler d’après le squelette de l’animal à représenter, et de sculpter en terre, à même les os, la disposition de la chair, réalisant ainsi une sculpture aux apparences d’écorchés. Ainsi, du squelette à la taxidermie, se construit une incontestable sculpture animalière, ce qui fit donner à cette technique innovante le nom de Sculpturdermy par Louis Jonas, élève d’Akeley. L’intérêt grandissant d’artistes contemporains pour la taxidermie met en lumière une nouvelle typologie des rapports existant entre taxidermistes et artistes. Cette proximité des disciplines donne jour à des pratiques nouvelles de la taxidermie pour révéler son artisticité. Le déplacement de la frontière entre les disciplines brouille tout autant le rôle et le statut des taxidermistes que celui des artistes, donnant naissance à des objets et à des professions hybrides.

Intervenants:

  • Thierry Laugée
  • Adélaïde Couillard

En savoir plus sur le cycle des Rencontres du Centre André Chastel 2016-2017

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Informations pratiques

16 novembre 2016 - 18H30 - 20H

Galerie Colbert, salle Perrot (2ème étage)
Institut national d’histoire de l’art
2, rue Vivienne ou 6 rue des Petits Champs
75002 Paris