Mesurer l’impact visuel de "L’enseigne de Gersaint" dans son environnement d’origine : nouvelles propositions offertes par les technologies numériques Séminaire « Cultures visuelles des Lumières »

L’histoire de l’art est une discipline aux frontières. Par-delà les traditionnelles hiérarchies entre high art et low art, ce séminaire, à vocation pluridisciplinaire, entend rendre compte aussi bien des chefs-d’œuvre consacrés que des images scientifiques ou techniques, des graffitis et des cultures visuelles politiques dans un long dix-huitième siècle.

La modernité critique des Lumières est en effet indissociable de cette production d’images et d’artefacts qui définit une manière nouvelle de voir le monde. Comment la naissance conjointe de l’histoire de l’art, de l’histoire naturelle, de l’anthropologie et de l’esthétique peut-elle nous aider à ressaisir le projet des Lumières ? Pour sa deuxième année, le séminaire entend explorer ce champ en pleine reconfiguration. Nous interrogerons notamment les frontières entre art, design, et science à travers l’image ; les identités liées aux catégories de genre et de race; l’histoire du regard et de la subjectivité ; les liens entre art et culture politique.

Présentation de la séance

Dernière grande peinture réalisée par Watteau, L’enseigne de Gersaint (1720) a suscité de très nombreuses interprétations depuis la fin du XIXe siècle.

Si ces dernières années de nouvelles analyses ont permis de progresser dans la connaissance du contexte de production de cette peinture, plusieurs points essentiels touchant à sa visibilité sont demeurées à l’état d’hypothèses et d’approximations : le principe même d’une enseigne étant d’être vue et d’affirmer une identité au sein d’un espace collectif, selon quel dispositif de présentation « l’Enseigne » a-t-elle pu jouer son rôle d’image publicitaire à l’entrée de la boutique ? Comment prendre la mesure de l’écart entre la réalité physique de la boutique étriquée de Gersaint et l’image créée par Watteau qui fit, selon le Mercure de France, « l’admiration de tout Paris » ? Quel effet visuel était-elle susceptible de produire sur les passants du pont Notre-Dame ?  Des éléments de réponse à ces questions seront présentés à l’appui de nouvelles approches fondées sur un travail de restitution en images de synthèse 3D du pont Notre-Dame et de l’intérieur de la boutique de Gersaint en 1720.

Intervenant

  • Sophie Raux, Université de Lille-3

Séminaire coordonné par Charlotte Guichard (CNRS/ENS) et Anne Lafont (INHA)

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Informations pratiques

7 mars 2016 - 10h-12h
Ouvert aux étudiants à partir du niveau master.

École normale supérieure
45, rue d’Ulm, 75005 Paris
En salle de séminaire de l’Institut d’Histoire moderne et contemporaine (escalier D, 3ème étage).

Contact : charlotte.guichard @ ens.fr et anne.lafont@inha.fr