La table-objet et les objets de la table6e séance du séminaire « Pour une histoire de l’art et de la table »

Sites Colbert et Richelieu Séminaire

02avr2015

• Guillaume Nicoud (doctorant EPHE, chargé d’enseignement à l’École du Louvre, chargé de recherche au musée de l’Ermitage, Saint-Pétersbourg)
  À la table mécanique de Catherine II dans son Ermitage de Saint-Pétersbourg
  Le musée de l’Ermitage, à Saint-Pétersbourg, est une fondation de Catherine II (1729-1762-1796). Le premier édifice de ce qui est en fait un véritable complexe palatial n’est toutefois édifié, durant les années 1760, ni pour abriter un musée, ni pour servir de retraite solitaire à la souveraine. Dans ce qui constitue la première extension de ses appartements privés, au delà du palais d’Hiver, il est tout d’abord établi un jardin rapidement agrémenté d’une salle à manger comportant une table mécanique, un aménagement qui a pour nom "ermitage" en Russie. Mais cette pratique d’un dîner en ermitage est-elle proprement russe ? D’où vient son succès ? Provient-elle du besoin de créer un environnement fastueux ou un lieu permettant un entre-soi aristocratique ? Nous tenterons d'apporter des éléments de réponse en abordant la table mécanique de l'Ermitage de Catherine au regard des autres aménagements du même type connus en Europe à la même époque et de leur usages.
  
  Guillaume Nicoud est historien de l’art, spécialisé dans l’histoire des relations culturelles à l’époque néo-classique, entre la France, les pays germaniques, la Russie et le Brésil. Ses champs de recherches privilégiés sont la culture de cour, l’histoire de la peinture, de ses collections et de ses musées, ainsi que l’histoire de l’architecture. Il achève actuellement son doctorat à l’E.P.H.E. sur l’apport de la France à la création de la galerie impériale de l’Ermitage, de Catherine II à Alexandre Ier (1762–1825). Ses deux principales publications devraient sortir cette année : il s’agit de la mise en ligne, sur un site hébergé par le Centre allemand d’histoire de l’art, d’un recueil d’archives culturelles relatives au royaume de Westphalie sous Jérôme Napoléon (1806-1812) et de la transcription du premier volume du catalogue manuscrit de la galerie de tableaux de Catherine II. Cette dernière transcription sert de base à une publication critique, par le Musée d’État de l’Ermitage, des collections de peinture de l'impératrice ; ce premier tome comportera aussi divers essais sur les principales acquisitions, dont un de Guillaume Nicoud sur les achats en France par l’impératrice durant les années 1760 et 1770.
  
  
• Laure Chabanne (château de Compiègne)
  Les techniques de fabrication et de décoration des objets de table sous le Second Empire
  Le XIX^e siècle a marqué un jalon important dans l'évolution des arts de la table tant en matière d'usages que de fabrication et de commercialisation. Période d'essor économique et d'industrialisation de la France, théâtre des premières Expositions universelles, le Second Empire fut particulièrement propice à la diffusion d'innovations dans la fabrication et la décoration des objets de table. Certaines techniques connurent un succès durable, tels les procédés électrolytiques qui  bouleversèrent le marché de l'argenterie ou le coulage en céramique. D'autres tentatives furent sans lendemain. Toutes témoignent cependant de l'importance accordée à l'innovation technique dans le développement des arts de la table à cette époque.
  
  Conservateur au musée national Adrien Dubouché de 2001 à 2004, Laure Chabanne est depuis 2005 en charge des collections de peintures et d'arts décoratifs des musées du Second Empire au palais de Compiègne. Elle a notamment été commissaire de l'exposition Napoléon III et la reine Victoria : une visite à l'Exposition universelle de 1855 en 2008 à Compiègne. Elle a également participé à l'organisation de l'exposition À la table d'Eugénie. Le service de la Bouche dans les palais impériaux (2009, palais de Compiègne).

Accéder aux informations sur le séminaire Pour une histoire de l'art et de la table

2 avril 2015 - 18h-20h
Galerie Colbert
Salle Giorgio Vasari
Institut national d’histoire de l’art
entrée libre

Accès

6 rue des Petits-Champs ou 2, rue Vivienne
75002 Paris