Les envers de l'obsolète : reformulations et réappropriations des paysages post industrielsColloque - Labex Création, Arts et Patrimoines

1er-2 décembre 2014 - 9h-17h30
Galerie Colbert
Salle Giorgio Vasari et Auditorium
Institut national d’histoire de l’art
entrée libre

Accès

6 rue des Petits-Champs ou 2, rue Vivienne
75002 Paris

Colloque organisé par Marion Duquerroy (Labex CAP/INHA) et Ariela Epstein (Labex CAP/IIAC- EHESS)

Au moment où il est question de ré-industrialisation comme une possible sortie de crise, nos anciens paysages industriels laissés pour la plupart à l’abandon refont surface. État d’urgence, utopie ou blessure ouverte, bien qu’esthétiquement souvent semblables, ces zones aujourd’hui appelées post-industrielles content tout autant l’histoire de la fin du rêve capitaliste qu’un récit propre à chaque culture voire à chaque groupe ou corporation fondés autour de ces aires de production. Questionnant la sentence de Vladimir Nabokov, « Le futur est tout sauf l’envers de l’obsolète » (« Lance » The New Yorker, 1952), ce colloque s’intéressera a ce qui est encore en jeu, la limaille en somme, résidu tenace et mémoriel de ces espaces post-industriels.

En effet, la seconde moitié du 20ème siècle marque le déclin des grandes firmes, symboles de la révolution industrielle, particulièrement en Europe et dans les mondes américains. Les usines fermées et les quartiers ouvriers en déshérences sont aujourd’hui réinvestis par plusieurs catégories d’acteurs : anciens travailleurs et habitants ayant peuplés ces espaces, artistes et touristes attirés par ces traces d’un monde qui à fait long feu mais aussi chercheurs en sciences humaines et enfin ceux qui escomptent redonner une forme de vie (lucrative) à ces territoires: institutions de sauvegarde et de valorisation du patrimoine, agents de tourisme ou immobiliers... Après une trentaine d’années d’étude de ces « paysages », il est tout d’abord temps de se poser la question d’une définition possible, d’un vocabulaire commun pour désigner ces lieux (friches, ruines, patrimoine industriel, etc.) et de les envisager théoriquement. Ces deux journées de colloque ont pour ambition de faire un état des lieux des différents regards portés sur ces zones industrielles au début du 21ème siècle, des questionnements sur les processus de différents ordres que ces espaces engendrent, des débats et polémiques théoriques, politiques ou affectifs qu’ils mobilisent. Pluridisciplinaire, le colloque cherche à confronter les approches de l’histoire de l’art et de l’anthropologie notamment, mais aussi celles des créateurs s’étant attachés à représenter sous des formes non académiques ces espaces devenus « inutiles ».

Ainsi, les différentes formes de récupération, de réappropriation et de représentation (récits oraux, écrits, photographiques ou audio-visuels) de ces paysages post-industriels seront le matériau de notre réflexion commune.