"Une perfection dangereuse". La restauration des vases grecs de Naples à Paris au début du XIXe siècle.

Mardi 22 septembre 2009
9h30 à 18h
INHA
Galerie Colbert
Salle Giorgio Vasari
2 rue Vivienne 75002 Paris

accès : 6 rue des Petits-Champs
Entrée libre dans la limite des places disponibles

Exhumés en nombre croissant à partir du XVIIIe siècle, les vases d'argile peints, produits par les ateliers de Grèce et de Grande Grèce, ont constitué une nouvelle classe d'antiques recherchée avec passion par une élite européenne, et scrutée, en tant que précieux témoignage de la peinture perdue des anciens Grecs, par les érudits et les artistes.

L'exposition Le vase grec et ses destins (Mariemont, Avignon, Madrid, 2003-2005) a bien mis en lumière la trajectoire singulière et brillante qu'ont connue ces objets, de l'Antiquité à nos jours. Si l'histoire de l'étude et du collectionnisme des vases est ainsi mieux connue, l'histoire de leur restauration, en revanche, a été largement délaissée. Longtemps méconnue ou niée dans sa valeur intrinsèque, elle bénéficie aujourd'hui d'une attention nouvelle, tant en France, avec un partenariat développé depuis 2007 par l'INHA et le Centre de recherche et de restauration des musées de France (C2RMF), qu'à l'étranger. Littérature savante, documents d'archives, analyses scientifiques et traitements de restauration des objets sont désormais combinés en une recherche interdisciplinaire.

Cette première journée d'études internationale propose de faire le point sur les avancées récentes dans ce domaine, en explorant les fondements modernes de la restauration des vases, à la fin du XVIIIe siècle et au début du XIXe siècle. On s'attachera particulièrement aux deux principaux foyers que sont alors Naples et le Paris napoléonien. L'école napolitaine, dont le plus célèbre représentant est sans conteste Raffaele Gargiulo, règne en maître sur cette branche de l'industrie réparatrice – ou falsificatrice ; mais la virtuosité de ses pratiques illusionnistes représente « une perfection dangereuse pour la science », comme le dit James Millingen en 1813. Comment donc, face à des objets que Winckelmann considérait comme « la merveille de l'art antique », concilier l'art – de la perfection retrouvée du dessin des Grecs à la production d'un dessin à la grecque – et les nouveaux impératifs de la science ?

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