1962 un monde – 1962 a World

Dans le cadre d'un partenariat scientifique avec le programme "Arts et mondialisation" de l'INHA, dirigé par Zahia Rahmani


14-16 octobre 2012
Oran, Algérie



Keynote speakers
Najat Rahman, Université de Montréal
Hassan Remaoun, Université d'Oran, CRASC
Ali Haroun, ancien dirigeant du FLN, essayiste
Trinh T. Minh-ha, University of California – Berkeley

1962 est un des chronotopes majeurs du « siècle des extrêmes », qui renvoie tour à tour à la sortie du joug colonial et à la proclamation de l'indépendance nationale en Algérie, à la fin de l'Algérie française et à la construction d'une république postcoloniale en France, au déclin relatif des empires et à l'inexorable marche (fût-elle un rêve inachevé) vers un autre équilibre mondial. En raison de sa portée exemplaire et symbolique, l'indépendance de l'Algérie, que 1962 comme lieu de mémoire et matrice d'identité incarne, dépasse ainsi l'histoire algérienne et française, à laquelle elle ne saurait se réduire. L'histoire de la guerre d'indépendance algérienne a situé 1962 dans la continuité d'évènements aussi marquants que l'éclatement de la guerre de libération au Maghreb (1952/1955), la bataille de Dien-Bien-Phu (1954), la conférence de Bandoeng (1955), l'indépendance du Maroc et de la Tunisie (1956) puis celle d'autres pays africains (1957/1960) et la conférence de Casablanca (1961). Au-delà, 1962 est non seulement le théâtre des dernières séquences de l'histoire coloniale française mais aussi celui où se jouent les prémisses d'une recomposition des nations marquée par l'épreuve des décolonisations. 1962 peut dès lors se poser en point de bascule historique et anthropologique de l'ensemble des mouvements politiques, culturels, artistiques et sociaux qui, à partir du Maghreb et plus généralement de l'Afrique, jalonnent globalement les années soixante et soixante-dix, jusqu'à nos jours. Ces mouvements, qu'ils soient tiers-mondistes, panafricanistes, socialistes, féministes ou encore juvéniles relient des continents, produisent des récits émancipateurs mêlant arts visuels et populaires, littératures et médias. Des périphéries, ils forment un univers rhizomatique excédant les nations, qui reste à cartographier.

Le colloque transdisciplinaire « 1962, un monde », qui aura lieu à Oran, en Algérie, du 14 au 16 octobre 2012, se propose dès lors de penser 1962 comme événement matriciel, narration, système de significations plurielles et antagonistes. Il s'agira d'identifier, à la croisée de plusieurs disciplines, les articulations, les circulations, les contradictions, les mises en abyme, les tensions, les tracés sensibles, les avatars de 1962 comme un monde.

Quelle est l'étendue de l'événement 1962 ? Quelles sont ses impasses, ses répétitions ? Quelle est sa temporalité, son héritage et son actualité ? Quelle résonnance a-t-il eu et continue-t-il à avoir à l'extérieur du couple franco-algérien, à l'échelle du Maghreb, de l'Afrique, du monde ? Se pencher sur les scènes multiples et différées, anachroniques ou contemporaines, suivre les bifurcations que 1962 produit, informe ou réagence, constitue le parti pris épistémologique et méthodologique de ce colloque, dont l'objectif est de tracer la généalogie de 1962 en tant que monde et d'en cartographier les points de contact et les superpositions. Les communications attendues, à la croisée de différentes disciplines et transdisciplinarité (histoire, sociologie, anthropologie, politologie, postcolonial studies, cultural studies, étude des arts visuels et des médias, …) présenteront des études exploratoires et des recherches en cours ou avancées.

http://www.colloque1962unmonde-dz.org/
contact : zahia.rahmani inha.fr

Comité d'organisation
Garmia Hachemi, Secrétaire générale du Centre National de Recherche en Anthropologie Sociale et Culturelle – CRASC – Oran
Giulia Fabbiano, CADIS-EHESS – Paris / Idemec – Université Aix-Marseille
Mustapha Medjahdi, CRASC – Oran
Amar Mohand Amer, CRASC– Oran
Abderahmen Moumen, CRHiSM –Université de Perpignan
Karim Ouaras, Centre d'Etudes Maghrébines en Algérie – CEMA – Oran
Robert P. Parks, CEMA – Oran
Malika Rahal, Institut d'Histoire du Temps Présent/CNRS – Paris
Todd Shepard, Johns Hopkins University – Baltimore.

Comité Scientifique
Lila Abu-Lughod, Columbia University
Anissa Bouayad, MuCEM, SEDET Paris
Catherine Brun, Université Sorbonne Nouvelle - Paris III
Laetitia Bucaille, Université de Bordeaux II
Catherine David, RMN
Daho Djerbal, Université d'Alger- Bouzareah
Ramon Grosfoguel, UC-Berkeley
Nacira Guénif, Université de Paris Nord
Nadira Laggoune-Aklouche, Ecole des Beaux-Arts d'Alger
Emmanuel Laurentin, France culture
Neil MacMaster, East Anglia University
Zahia Rahmani, INHA, Paris
Hassan Remaoun, Université d'Oran / CRASC
Damon Salesa, Centre of Pacific Studies, University of Auckland, New Zealand
Ryme Seferdjeli, University of Ottawa
Fouad Soufi, CRASC
Gayatri Spivak, Columbia University
Sylvie Thénault, CHS, CNRS - Paris 1
Trinh T. Minh-ha, UC-Berkeley
Mara Viveros, Université Nationale de Colombie
Tassadit Yacine, EHESS, Paris

Documents joints