Un cycle de peintures murales à Vérone du début du XIVe siècle : une rencontre exemplaire entre tradition byzantine et nouveautés "giottesques".

Mercredi 1er juin
17h30

Salle Giorgio Vasari
Institut national d'histoire de l'art
2 rue vivienne - 75002 Paris
Accès : 6 rue des Petits Champs

L'église franciscaine de San Fermo maggiore était la seule dans toute la ville de Vérone à être entièrement recouverte de fresques à l'époque des Scaligeri avec des cycles narratifs et un programme iconographique cohérent. Cette vaste décoration, qui s'échelonna entre 1314 et 1330 environ, fut voulue par Guglielmo Castelbarco, le principal allié de Cangrande della Scala. Les remaniements successifs de l'église, notamment au XVIe siècle, ont réduit et morcelé l'étendue de ces peintures, qui constituent le témoin le plus original de la réception du giottisme dans la Vénétie. Les études les ont toujours considérées d'une façon décousue et anthologique, sans les relier à la mise en valeur des différents espaces architecturaux et liturgiques, en empêchant la compréhension de la portée d'ensemble de ces peintures murales. Envisagées dans une nouvelle perspective, elles révèlent le contraste ‘dramatique' entre le maître giottesque, le Maître du Rédempteur, et un peintre vénitien, probablement le jeune Paolo Veneziano, qui déploya à côté de lui un métier étonnant et plus consommé, orienté vers une virtuosité abstraite proche de la renaissance paléologue. Une analyse archéologique, attentive aux moindres fragments, permet enfin de reconstruire de surprenants changements dans le projet, intervenus en raison de l'érection d'un nouveau et plus imposant jubé, détruit au XVIe siècle.

Andrea De Marchi est professeur d'Histoire de l'art du Moyen Age à l'Université d'Udine. Il a étudié à Sienne avec Luciano Bellosi. Ses premières recherches sur le gothique international entre Venise et les Marches ont abouti à un livre, Gentile da Fabriano, publié en 1992. Il s'est intéressé à plusieurs sujets relatifs à la peinture, au dessin et à l'enluminure entre le gothique et la Renaissance. En 1996 il a fondé avec d'autres jeunes savants la revue Nuovi studi. Rivista d'arte antica e moderna, dont il est rédacteur. Il a contribué à l'organisation de nombreuses expositions : récemment sur la peinture du XIVe siècle à Bolzano (2000), sur le Quattrocento à Camerino (2002), sur le peintre d'Urbin Fra Carnevale (2004). A présent il collabore au Répertoire des tableaux italiens en France, sous la direction de Michel Laclotte, et il prépare une exposition Autour de Lorenzo Veneziano. Fragments de polyptyques vénitiens du XIVe siècle (Tours, Musée des Beaux-Arts, automne 2005).

Contacts : emilie.houssa@inha.fr et jerome.foti@inha.fr