1740, un abrégé du monde. Savoirs et collections autour de Dezallier d’Argenville

Galerie Colbert
Salle Roberto Longhi
4 mai - 27 juillet 2012
Ouverture du mardi au samedi
de 15h à 20h
6, rue des Petits-Champs
75002 Paris

Métro : Bourse ou Palais-Royal



Naturaliste et historien de l'art, Antoine-Joseph Dezallier d'Argenville (1680-1765) fut membre de nombreuses académies scientifiques, auteur d'une théorie du jardinage, de traités sur les pierres et les coquillages (1742), et de l'Abrégé de la vie des plus fameux peintres de toutes les écoles... (1745-1752). Il fut aussi un grand collectionneur qui possédait plus de cinq cents dessins et de rares spécimens naturels. Pour interroger cette figure symptomatique de la dynamique entre arts et savoirs au XVIIIe siècle, l'Institut national d'histoire de l'art a voulu retrouver la fonction première de l'un des espaces-clefs de la Galerie Colbert, une ancienne boutique, car les savants-collectionneurs du siècle des Lumières étaient étroitement liés aux marchés de l'art et des curiosités naturelles.

L'exposition s'organise donc autour d'un comptoir qui évoque non seulement le long meuble à surface plane sur lequel les marchands échangeaient coquillages, estampes, tableaux et dessins, mais aussi les implantations commerciales sur les côtes des colonies d'où provenaient ces étranges objets naturels, lesquels manifestaient à la fois la soif de découverte du monde et l'ambition encyclopédique de ces amateurs.

Les curieux français du XVIIIe siècle furent avant tout des collectionneurs d'objets, que leur goût portait indistinctement sur les produits de l'Art ou de la Nature. Ils prêtaient également une attention remarquable à l'arrangement, la disposition dans l'espace des choses naturelles et artificielles constituant leurs cabinets. À cet égard, il faut noter que Dezallier fut l'un des premiers auteurs français à théoriser, dans un article de 1727, l'arrangement idéal d'un cabinet de curiosités, tout comme il fut le premier à employer en français le terme muséographie, en 1742.

Les années 1740 sont celles de la métamorphose des lieux de savoirs, puisque l'on passe alors des salles dédiées, dans les demeures privées, à la présentation d'objets de collection, à la création de musées, autrement dit de salles publiques d'exposition, où les visiteurs sont invités à s'instruire. C'est aussi l'époque de la mutation des savoirs livresques, dont les formes et les structures sont alors repensées dans le but de dresser des inventaires totalisants, comme l'Encyclopédie ou les catalogues raisonnés illustrés.


Dossier de presse - Exposition 1740 - Un abrégé du monde


Dépliant - Exposition 1740 - Un abrégé du monde