Trésors du patrimoine écrit Documents des Archives nationales

Mardi 16 février 2010
18h15
Galerie Colbert
Auditorium, rez-de-chaussée
2 rue Vivienne
75002 Paris

Accès : 6 rue des Petits-Champs

Les plans de l'Agence d'architecture du Louvre et des Tuileries

Conférence par Cécile Souchon, conservateur général aux Archives nationales (Cartes et plans), et Geneviève Bresc, conservateur général du patrimoine, directrice du département des sculptures, musée du Louvre.

Nous rencontrerions quelques difficultés à nous repérer dans la ville de Paris telle qu'elle se présentait à la veille du Second Empire, nous pour qui le Louvre est un musée, le Palais Royal un quadrilatère ministériel et luxueux, les Tuileries un grand jardin public ouvert sur la place de la Concorde… pour ne citer que quelques exemples.

Le plan de la réunion du palais du Louvre au palais des Tuileries, alors vivant et habité, daté de 1852 et signé de l'architecte Louis Visconti (1791-1853), marque en effet un moment-clé dans l'histoire des monuments comme dans l'histoire de l'urbanisme parisien.
Le patrimoine graphique fait partie des trésors de l'écrit sous une forme immédiatement accessible au regard, mais qui demande cependant commentaire. Tiré du magnifique fonds des archives de l'Agence d'architecture du Louvre et des Tuileries (plus de 70 000 pièces cotées 64 AJ) confié en plusieurs versements aux Archives nationales, ce plan, dans la mesure où il a été mis immédiatement en œuvre, et même s'il fut ensuite quelque peu remanié, mit fin à des siècles de projets non aboutis, portés par les souverains successifs dont Paris fut la capitale et l'écrin sans cesse embelli. La première pierre du Nouveau Louvre était posée solennellement le 25 juillet 1852.

Réserves d'emploi pour une main d'œuvre affamée à peine remise de la Révolution de 1848, résidences de prestige pour un chef d'Etat à la recherche d'une légitimité, abris pour des activités culturelles et administratives multiples, le Louvre et les Tuileries offrent aux architectes les plus fameux, par la volonté de Louis-Napoléon bientôt l'empereur Napoléon III, un immense terrain en plein cœur de Paris, pour modeler, en bordure de Seine, un ensemble monumental de premier ordre.

Visconti est doté de moyens inespérés pour répondre aux vœux du prince ; à la tête de l'énorme chantier ouvert sans retard, il ne ménage pas sa peine pour des projets harmonieux, mesurés, et réalisables en cinq ans. Malheureusement, il ne vit pas assez longtemps pour les mener à bonne fin, puisqu'il meurt brutalement le 29 décembre 1853 ; il revient dès 1854 à Hector Lefuel (1810-1880) de les transformer en vitrine d'un Second Empire superbe et chantourné.

INP