Trésors du patrimoine écrit Les manuscrits de la BnF

Mardi 9 février 2010
18h15
Galerie Colbert
Auditorium, rez-de-chaussée
2 rue Vivienne
75002 Paris

Accès : 6 rue des Petits-Champs

Un chef-d'œuvre de la peinture arabe au XIIIe siècle : les Maqâmât d'Al-Harîrî


Conférence par Annie Vernay-Nouri, conservateur en chef, responsable des manuscrits arabes, BnF, Patricia Roger-Puyo, ingénieur de recherche à l'Institut de Recherche sur les archéomatériaux, CNRS, Orléans

Le manuscrit Arabe 5847, entré en 1899 à la Bibliothèque nationale, constitue sans doute l'un des plus illustres témoignages de la peinture arabe telle qu'elle s'est développée à Baghdad autour du XIIIe siècle.

Ce très célèbre ouvrage de la littérature arabe, composé en Iraq au XIe siècle par Al-Harîrî, nous raconte en cinquante séances (maqâmât) les aventures du narrateur Al-Harîth et du héros Abû Zayd, sorte de vagabond bohème et fripon déployant dans des situations diverses toutes les ressources de sa ruse et de son éloquence. Écrit dans une langue d'une virtuosité stylistique et poétique étincelante, l'auteur trace à travers les aventures de son héros dans l'Orient abbaside un tableau fidèle de la vie arabe. L'ouvrage connut un succès extraordinaire et inspira de nombreuses imitations en arabe, en persan et même en hébreu et en syriaque.

Copié en 1237 en Iraq et orné de quatre-vingt-dix-neuf miniatures, le manuscrit, plus connu sous le nom de « Harîrî Schefer » est l'œuvre de Yahya ibn Mahmûd al-Wâsitî, à la fois copiste et peintre. L'habileté de l'artiste se révèle autant dans l'originalité des compositions que dans les couleurs employées et l'impression de vie intense qui se dégage des scènes illustrées. Al-Wâsitî excelle à rendre l'expressivité des visages et la gestuelle des personnages et se distingue par la sensibilité avec laquelle il représente les animaux. Précieuses pour les historiens, les peintures fourmillent de détails sur la vie quotidienne dans les villes et les campagnes.

INP