Séminaire IMAGES RE-VUES

Vendredi 20 mars 2009
16h-18h
Galerie Colbert
Salle Fabri de Pereisc, rdc
2 rue Vivienne
75002 Paris

accès : 6 rue des Petits Champs

Séminaire IMAGES RE-VUES
Le montage : outil théorique, procédé historiographique
www.imagesrevues.org

Eric Brunier et Philippe Guedj :
Hypothèse de montage : à l'épreuve de Tête (Picasso, 1913) et M le maudit (Fritz Lange, 1931)

Qu'est-ce que montrer un objet ? S'agissant de peinture, et singulièrement de celle dite cubiste, qu'est-ce que voir un objet si celui-ci se construit à la fois dans la tête de celui qui perçoit et sur le tableau (Kahnweiler), ou si, ce qui se donne à voir, n'est plus une réalité de vision mais une réalité de conception (Apollinaire).

Qu'en est-il de la « réalité » de cet objet fragmenté et bientôt ramené à un signe comme l'on s'est plu à le dire ? Ainsi, peut-on dire devant un collage de Picasso que l'on voit un visage ou que l'on en voit l'idée ? On pourrait faire l'hypothèse, que nous sommes là, au registre de la réception, soumis à un travail de montage. Et que Picasso ait lui-même, dans une courte série vers 1912-1913, remplacé la colle par des épingles, renforce cette hypothèse du montage. Ce faisant, entre peinture et cinéma, le montage travaille de façon opposée : du côté de l'espace pour l'un et du temps pour l'autre ; du côté de la surface pour l'un et de la profondeur pour l'autre ; du côté du fractionnement pour l'un et de l'enchaînement pour l'autre. Il nous a semble pertinent alors, en une sorte de montage que l'on pourrait qualifier de parallèle, de voir comment l'un et l'autre ont pu traiter ces questions.