Redistributions : révolution, politique, guerre et déplacements de l’art, 1789 - 1848Colloque international - INHA/Getty Research Institute

Anonyme, L'Artiste français pleurant les chances de la guerre (détail), gravure, 1815, Paris, Bibliothèque nationale de France (département des Estampes et de la Photographie, collection Hennin, 13832) © cliché Bibliothèque nationale de France

9 - 11 décembre 2004

Institut national d'histoire de l'art
Auditorium
2, rue Vivienne
75002 Paris

À la suite du colloque « Collections et marché de l'art en France 1789-1848 », organisé par l'INHA (Paris, 4-6 décembre 2003), ce deuxième colloque qui associe le Getty Research Institute et l'Institut national d'histoire de l'art, s'ouvre au-delà des frontières françaises. Il explore en effet comment les changements socio-politiques et les guerres nationales ou idéologiques qui se sont propagés depuis la France ont modifié les orientations du goût et les pratiques du collectionnisme, et ont entraîné la création de nouvelles institutions artistiques à travers l'Europe et les Amériques. Le colloque est articulé en cinq sessions.

I) La collection d'Orléans, son devenir et ses effets : La vente en 1792 de la collection de Louis-Philippe-Joseph d'Orléans, « Philippe Égalité », et ses multiples retombées sur le marché londonien, a un impact décisif sur les collections et le goût et stimule le développement du connoisseurship. Elle constitue le cas le plus significatif de la dispersion d'une grande collection d'Ancien Régime durant la période révolutionnaire ; elle donne l'occasion à des spéculations marchandes hardies et d'un type nouveau ; et elle est l'origine des premières expositions de maîtres anciens (voir Francis Haskell, The Ephemeral Museum, Yale University Press, 2000). Le colloque se propose d'étudier cet événement à la lumière de documents nouveaux et d'aborder à son sujet des questions inédites dans le contexte de débats politiques essentiels : pratiques commerciales, acteurs (collectionneurs, marchands et intermédiaires) et influence de cette vente sur l'art anglais.

II) Possession ou perte du patrimoine artistique : l'identité nationale en question : Il s'agit d'étudier les implications culturelles liées aux « conquêtes artistiques » de la France en Europe, afin de comprendre les mécanismes à la faveur desquels elles ont joué un rôle central dans l'élaboration, hors de France, de l'idée de patrimoine. Quatre territoires où, à cette époque, ces questions sensibles et complexes sont plus particulièrement considérées : l'Allemagne, la Belgique, l'Autriche et l'Italie.

III) Transformations : Le thème du changement du statut des œuvres d'art est abordé sous des éclairages très différents. D'abord dans le domaine archéologique, à travers deux exemples : les ruines comme reliques dans le processus de muséalisation du Foro Romano ; les missions archéologiques françaises et la décontextualisation des grands ensembles monumentaux. Ensuite le « recyclage » des objets d'art de l'Ancien Régime dans le marché de l'art européen de la première moitié du XIXe ; enfin le « culte du catalogue ».

IV) Le modèle français : Comment le modèle du Grand goût français, étroitement lié à suprématie de la monarchie de l'Ancien Régime, qui s'est imposé dans l'Europe des Lumières, peut-il évoluer pendant la période napoléonienne et post-napoléonienne ? Des exemples ponctuels permettront d'étudier toute la diversité de cette problématique : une chaise ayant appartenu à Louis XVI, un fauteuil ayant appartenu à Napoléon Bonaparte, deux objets « émigrés » en Amérique et exposés à la New-York Historical Society, devenus, au même titre, trophées représentant le goût et le pouvoir français ; la réception de l'art français à l'étranger, notamment en Allemagne et dans le Bas-Canada ; l'influence du modèle français dans la création de nouvelles institutions culturelles à Rio de Janeiro.

V) Mouvements d'œuvres d'art : Les guerres révolutionnaires, la politique des confiscations, les suppressions des ordres religieux, ainsi que la décadence économique et politique des familles aristocratiques entraînent une vaste circulation d'œuvres d'art et des changements sans retour de la géographie artistique de l'Europe. Sans aborder la question dans toute son ampleur, quelques cas significatifs sont évoqués : confiscations et restitutions, l'exemple du Cabinet des Médailles ; les vicissitudes de la collection de Caroline Murat, reine de Naples ; la présence nouvelle de la peinture espagnole dans le marché de l'art anglais.

Pour conclure ces journées, un débat-rencontre propose de croiser le regard d'un historien de l'art et celui d'un historien sur quelques-uns des thèmes abordés pendant le colloque.

Un service de traduction simultanée sera disponible en français et en anglais pendant le colloque

  • Gail Feigenbaum
  • Roberta Panzanelli
  • Monica Preti-Hamard
  • Charles Salas
  • Philippe Sénéchal

Conseil scientifique :

  • Roberta Panzanelli
  • Monica Preti-Hamard

Organisation scientifique :

  • Inscription préalable obligatoire en retournant le bulletin ci-joint avant le 29 novembre 2004.
  • Possibilité d'inscription sur place dans la limite des places disponibles.

Conditions d'accès

Participation
Tarif normal : 10€
Tarif réduit étudiant : 5€
Règlement sur place en espèces ou par chèque en euros à l'ordre de M. l'agent comptable de l'INHA

  • Paris :

Renseignements

  • Monica Preti-Hamard
    T. 01 47 03 89 74
    E. monica.preti-hamard@inha.fr
  • Sabine Jaubert/Angela Julibert
    T. 01 47 03 89 81
    E. sabine.jaubert@inha.fr
    E. angela.juliber@inha.fr
  • Los Angeles :
  • Roberta Panzanelli
    T. 310-440-7426
    E. rpanzanelli@getty.edu
  • Hannah Miller
    T. 310-440-7661
    E. hmiller@getty.edu

Documents joints