Pour une histoire de l’architecture publique française (1795-1840). A travers les procès-verbaux des séances du Conseil des bâtiments civils

Mardi 9 juin 2009
A partir de 16 heures
Galerie Colbert
Salle Giorgio Vasari
2 rue Vivienne
75002 Paris

accès : 6 rue des Petits Champs

Dans son expression formelle et ses principes de composition, mais aussi dans ses intentions d'organisation de l'espace de la ville, l'architecture des premières décennies du XIXe siècle poursuit et développe, dans une large mesure, celle de la fin de l'Ancien Régime. Mais par son organisation administrative, professionnelle et économique, par son expansion à de nouvelles classes de commanditaires et de nouveaux types de programmes, par sa recherche d'innovations technologiques, elle prend une tournure toute différente qui lui donne une autre incidence sur les transformations de l'espace physique et de la société.

Selon un mouvement d'équipement rationnel du pays, soutenu par la réorganisation administrative de la France et dont l'impulsion vient du pouvoir central, le champ d'intervention des architectes et la notion même d'architecture s'étend désormais à un nombre croissant d'édifices de dimensions modestes ou à vocation essentiellement utilitaire. L'art architectural, dont les nouveaux programmes et les nouveaux modèles sont conçus à Paris, se diffuse dans les départements, jusqu'aux petites communes, où il rencontre des traditions constructives locales et des réalités culturelles et économiques pour le moins contrastées. Parallèlement à la discipline artistique, qui se redéfinie dans les cercles académiques et au sein de la jeune Ecole des beaux-arts, une architecture publique plus concrète, plus en prise avec les réalités du terrain et les contraintes du réemploi, voire de la préservation d'édifices existants, se construit dans la pratique, sous le contrôle et la férule du Conseil des bâtiments civils. Les procès-verbaux de ses délibérations entre 1795 et 1840 nous offrent donc un point de vue incomparable au cœur d'un mouvement de transformation du pays lui-même sans pareil.

C'est pourquoi la base de données CONBAVIL, dont cette table ronde accompagne la mise en ligne, au-delà d'une connaissance plus approfondie des projets et des nombreuses identifications et des attributions qu'elle contient, permet aussi d'imaginer des enquêtes et des travaux jadis presque impossibles, ouvrant des perspectives inédites sur des analyses quantitatives, économiques ou typologiques, sur des comparaisons entre régions ou sur les rapports Paris-Province, sur le mouvement de codification des règlements et des marchés de travaux, sur les combats de l'art et de la nécessité, du local et du national. Le soutien que l'INHA est heureux d'avoir apporté à son achèvement et à sa mise en ligne illustre ainsi pleinement la vocation de l'établissement qui est de favoriser la réalisation de projets d'intérêt collectif dont la qualité et l'ampleur enrichissent le regard et les perspectives de chacun.

Organisation scientifique :
Françoise BOUDON (Centre André Chastel) et Caroline SOPPELSA (INHA)

Avec la participation de Bruno, Foucart, Jean-Michel Leniaud, Pierre Pinon, Dany Sandron, Bernard Toulier

Et

Françoise Bercé, Françoise Boudon, Emmanuel Château, Nadine Gastaldi, Marie-Agnès Gilot, Isabelle Havard et Caroline Soppelsa.

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