Nouveaux documents, nouvelles approches

Lundi 31 mars 2008
16h-20h

Galerie Colbert
Salle Fabri de Pereisc, rdc
2 rue Vivienne
75002 Paris
accès : 6 rue des Petits Champs

Entrée libre

Organisée par le groupe de recherche sur l'histoire des jardins dans l'Europe moderne « Autour d'André Le Nôtre »
Sous l'égide du Centre André Chastel (UMR8150, CNRS – Université de Paris-IV Sorbonne – Ministère de la culture et de la communication), Équipe de recherche sur l'histoire de l'architecture moderne (ERHAM), et du Centre Ledoux (EA4100, Centre de recherche Histoire culturelle et sociale de l'art, Université de Paris-I Panthéon-Sorbonne)

« Autour d'André Le Nôtre »
Groupe de recherche sur l'histoire des jardins dans l'Europe moderne, animé par Pierre Bonnaure, Hervé Brunon, Georges Farhat et Aurélia Rostaing Sous l'égide du Centre André Chastel (UMR 8150 CNRS – Paris-IV – MCC) et du Centre Ledoux (Paris-I)

RESUMES

Michaël Decrossas, diplômé de l'Ecole du Louvre, doctorant, EPHE
Aux origines du domaine de Saint-Cloud : de l'hôtel d'Aulnay à la villa de Gondi.
Si la constitution foncière du domaine de Saint-Cloud a récemment fait l'objet d'une étude, de nombreux points restent encore à préciser concernant la fin du XVIe et le début du XVIIe siècle. L'intérêt de Catherine de Médicis pour les lieux, longtemps perçu comme un caprice, mérite d'être reconsidéré. Si, par la suite, la villa construite par les Gondi jouit d'un certain prestige, comme en témoignent les nombreux séjours des souverains, à commencer par celui d'Henri III, qui y décéda en 1589 des suites du coup mortel reçu de Jacques Clément, ainsi que les récits, bien que souvent tardifs, des voyageurs, tels Brackenhoffer (1644) et Evelyn (1644), on ne sait finalement que peu de choses des lieux. L'examen de documents inédits permet d'envisager les travaux et les aménagements réalisés durant cette période.

Nicole Gouiric, historienne des jardins, doctorante, EHESS
La peuplomanie dans la seconde moitié du XVIIIe siècle : propos inspirés par les peupliers de Méréville.
Cette recherche s'attarde sur une évidence : l'omniprésence des peupliers dans les différentes sources (peinture, gravures, plans, mémoires des marchands d'arbres, traités de jardin) des jardins des dernières décennies du XVIIIe siècle. Cette passion pour le peuplier, et en particulier pour le peuplier d'Italie, fut qualifiée de « peuplomanie » par l'abbé Rozier dans son Dictionnaire de l'agriculture. Les archives du jardin de Méréville (1784-1794) en sont une bonne illustration. Bien que cette évidence ait suscité peu de commentaires chez les historiens de l'art des jardins, l'étude du peuplier nous semble pertinente pour appréhender l'évolution de la place du végétal au cours du XVIIIe et pour pointer quelques pistes qui, sans avoir la prétention de construire une histoire totale, permettraient d'envisager l'arbre sous des aspects multiples : économique, cultural, botanique, esthétique et symbolique. Le peuplier n'est certainement pas le seul arbre dans l'histoire de nos jardins qui pourrait faire l'objet d'une telle approche. Mais la frénésie qu'il a suscitée, pendant deux à trois décennies, pose de façon plus aiguë la nécessité de croiser les regards pour tenter de comprendre cet objet. Nous avons été amenée à nous interroger sur la place du peuplier dans le jardin régulier avant son introduction dans le jardin pittoresque, mais cela n'est pas l'essentiel de notre propos. Enfin, la place du peuplier dans le jardin régulier, en aval de la période ici considérée, méritera également d'être interrogée.

Emmanuelle Loizeau, diplômée de l'Ecole du Louvre, conférencière des musées nationaux, doctorante, université Paris IV-Sorbonne
Les jardins du château de Lésigny dans la première moitié du XVIIe siècle.
Reconstruit dans la première moitié du XVIe siècle, le château de Lésigny fut acquis en 1613 par Léonora Galigaï, alors très en faveur à la Cour, qui entreprit d'importants travaux (création de parterres et construction d'une chapelle, notamment). La disgrâce de son époux, le marquis d'Ancre, assassiné en 1617, précipita sa perte et ses biens furent confisqués et échurent un temps au duc de Luynes. A sa mort, sa veuve, Marie de Rohan, remariée avec Claude de Lorraine, duc de Chevreuse, procéda à quelques remaniements dans le château mais aussi dans son hôtel parisien de la rue Saint-Thomas-du-Louvre, entre 1621 et 1622. L'intrigante duchesse recourut aux services de l'architecte des bâtiments du roi Clément Métezeau qui supervisa - au moins en tant qu'entrepreneur - ces deux chantiers, menés conjointement. Il fit appel à l'équipe d'artisans qu'il avait l'habitude d'employer, comme le maître plombier fontainier Daniel Lefrond. Une part importante de ces embellissements se porta sur le parc du château de Lésigny, objet de notre étude. Avec l'héritier du domaine, Louis-Charles d'Albert, s'ouvrait une seconde campagne de travaux en 1640, marquée par l'intervention de nouveaux jardiniers et d'un maître fontainier, tous recrutés pour une période de neuf ans. Neuf contrats inédits ainsi que l'inventaire après décès du duc de Luynes gardent trace des opérations menées sur les jardins entre 1621-1622, puis en 1640. À la suite d'un bref rappel historique de la construction du château et de ses abords, nous mettrons en évidence la nature exacte des travaux de jardinage réalisés (analyse des marchés et restitution de la chronologie du chantier) : entretien des parterres de broderies et mise en place de la plomberie des nombreuses fontaines du domaine, pour l'essentiel. Après une description des réalisations – le marché du 20 juin 1622 fournit de nombreux détails sur l'agencement du parc – mises en regard avec les gravures de Silvestre, nous ferons une comparaison stylistique d'autres jardins de la première moitié du XVIIe siècle, afin de rendre – s'il est possible – son identité à l'auteur du tracé des parterres de Lésigny.

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