Le Colisée dans la peinture européenne du XVe au XIXe siècle

mercredi 3 novembre 2004
18h30 - 20h

Salle Giorgio Vasari
Institut national d'histoire de l'art
2 rue Vivienne - 75002 Paris
Accès : 6 rue des Petits Champs 75002 Paris

Le Colisée est le monument antique dont l'iconographie est la plus riche. Symbole de la Rome antique et de la Rome chrétienne, sa représentation débute au Moyen Âge dans des miniatures précieuses comme le Dittamondo de Fabio degli Uberti. A partir de la seconde moitié du XVe siècle, il devient un élément essentiel de célèbres vues peintes ou gravées. Modèle pour la culture humaniste, il est représenté et fait l'objet de relevés par des artistes et des architectes, de Fra Giocondo à l'anonyme du tableau de Baltimore. Au XVIe et au XVIIe siècles, artistes flamands et français (de Maarten van Heemskerk à Poshurmus et Jean Lemaire) en font leur sujet privilégié. A l'époque du Grand Tour, des voyageurs de tous les pays se font représenter avec le Colisée derrière eux, ou à côté d'eux : l'amphithéâtre devient une icône. Mais on assiste lentement à une sacralisation chrétienne du Colisée : de nombreux peintres figurent les cérémonies religieuses qui s'y tiennent. D'icône païenne, il devient icône chrétienne. A la grande époque du vedutisme, les peintres (Panini, Canaletto, Bellotto, Robert, Ducros, etc.) représentent ensemble le Colisée et l'arc de Constantin. Piranese en fait un thème privilégié de ses gravures pré-romantiques. Au début du XIXe siècle, les représentations sont archéologiques et scientifiques (relevés). Dans la seconde moitié du XIXe siècle, ce sont les Américains qui adoptent le Colisée pour fond de leurs peintures et de leurs portraits bourgeois. Ainsi, le Colisée peint, gravé, dessiné, est devenu le miroir fascinant et parlant de l'évolution complexe de la peinture occidentale.

Cesare de Seta est architecte, il a enseigné à Columbia University (New York) et au Courtauld Institute of Art (Londres). Il a été le commissaire et a participé à l'organisation de plusieurs expositions, notamment, All'ombra del Vesuvio, (à l'ombre du Vésuve) Musée National de Capodimonte, Naples ; Bernardo Bellotto, Musée de Castelvecchio, Vérone ; Grand Tour, The Lure of Italy, (Grand Tour, le séduction de l'Italie) à la Tate Gallery de Londres et au Palais des expositions de Rome (1996-1997) et prépare actuellement une exposition sur Imago Urbis Romae (Représentation de Rome). Il a publié de nombreux ouvrages, dont, récemment L'Italia del Grand Tour da Montaigne a Goethe (Electa Napoli, Il ed. 1995), La città europea dal XV al XX secolo (Rizzoli, 1996), Città d'Europa. Iconografia e vedutismo dal XV al XIX secolo (Electa Napoli, 1997).

Monsieur Cesare de Seta séjourne un mois en France en tant que chercheur invité dans le cadre du programme d'invitation de spécialistes étrangers d'histoire de l'art organisé par l'INHA, avec le soutien de la Fondation de France.