Histoire de l’histoire de l’art en France au XIXe sièclesous la direction scientifique de Roland Recht, de l'Institut, Philippe Sénéchal, Claire Barbillon et François-René Martin, en partenariat avec l'École du Louvre

Du 2 au 5 juin INHA 2, rue Vivienne Paris

Si, en France comme à l'étranger, les recherches et les publications sur " l'histoire de l'histoire de l'art " se sont multipliées au cours du XXe siècle, elles concernent surtout les grandes figures tutélaires de la discipline : Winckelmann, Warburg, Riegl, Panofsky et, pour le cas français, Jean-Baptiste Séroux d'Agincourt et émile Mâle, ou encore l'histoire de son enseignement et la question des relations croisées entre la France et l'Allemagne.

À ces perspectives, strictement biographique ou institutionnelle, ont été préférés ici l'étude, en cinq grands thèmes, de la définition du domaine de l'histoire de l'art, de la Révolution à la fin de la première guerre mondiale, et l'examen de ses discours ou de ses méthodes. Soucieux de mettre en oeuvre un nouveau modèle d'analyse des oeuvres d'art et de faire de l'art le sujet d'une véritable histoire, les historiens d'art français de la première moitié du XIXe siècle n'en sont pas moins les héritiers d'une tradition historiographique spécifique (section " Héritages érudits et constructions nouvelles "). Tout au long de cette période, l'histoire de l'art épouse une des obsessions majeures de l'histoire : la recherche des origines. Ce sujet fait surgir épisodiquement deux questions : le débat sur le classicisme d'une part ; la possibilité de projeter l'histoire des formes sur les grands récits nationaux d'autre part (" Controverses "). En France, le modèle d'" histoire visible de l'art " offert par les musées ou les collections détermine les modalités mêmes du discours de l'histoire de l'art mais aussi le rapport entre le texte et l'image ainsi que le choix des objets de recherche (" Histoire visible, histoire écrite "). Affinant ses méthodes, revendiquant l'impératif de scientificité, l'histoire de l'art est cependant exposée aux secousses de l'histoire politique, notamment du conflit entre la France et l'Allemagne. Elle apportera parfois, avec son crédit propre, son tribut aux discours les plus chargés d'attendus idéologiques, n'hésitant pas à convoquer la notion de " race " (" Idéologies "). Pour autant, à la fois proche et lointaine, l'histoire de l'art en France au XIXe siècle aura été un formidable laboratoire pour la discipline. En témoignent les multiples réflexions menées sur les formes, celles du passé comme du présent, dont nous sommes aujourd'hui, à notre tour, les héritiers (" Formalismes ").

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