Guerre et avant-gardes / War and the avant-gardes

Jeudi 5 décembre 2013
Université Paris Ouest Nanterre La Défense
200, Avenue de la République
92001 Nanterre Cedex
Salle des conférences (Bâtiment B)

et

Vendredi 6 décembre 2013
Centre allemand d'histoire de l‘art /Deutsches Forum für Kunstgeschichte
Hôtel Lully, 45, rue des Petits Champs – 75001 Paris
Salle Julius Meier-Graefe



Provenant du vocabulaire militaire, la métaphore de l'« avant-garde » traverse le monde des arts avec une intensité particulière, en Europe et aux États-Unis, au début de l'année 1914. Partout, les arts contemporains se pensent et s'affirment sur le mode du conflit et de la rupture, de l'arasement du passé proche et de la conquête autoritaire d'un avenir à connotations utopiques. Cette pensée combattante est sensible aussi bien dans les beaux-arts que dans d'autres formes d'expression visuelle, de la photographie et du cinéma aux arts décoratifs et industriels et à toutes les technologies de l'image. Les pratiques sont concernées autant que dans les discours théoriques et critiques. Dans ce contexte, des phénomènes de fragmentation interne, entre groupes, tendances, inspirations mêmes, coexistent avec une visée universaliste, animée par un rêve d'abolition des frontières entre les arts et, plus radicalement, entre les visions du monde. La quête de croisements et d'interactions entre les langages de la philosophie, de la musique, de la danse, des arts visuels, de la littérature débouche sur le désir d'entremêler les temps et les lieux, les traditions culturelles et religieuses, et d'abolir les hiérarchies entre les formes d'expression. Autour des notions de « primitif », de « populaire », d'« enfantin », mais aussi de « technologique », de « rationnel », de « scientifique », un horizon psychologique et anthropologique commun paraît à portée de mains, pour mettre fin aux fractures entre les nations, voire entre les individus. Les rivalités n'en perdurent pas moins ; les consciences nationales continuent de s'aiguiser dans les champs de l'« avant-garde », pour s'assurer le magistère de l'avenir. Kandinsky, Russe vivant en Allemagne et exposant à l'occasion en France, fait de l'abstraction la grammaire intuitive d'une langue de « l'humanité » ; mais, tout en rendant hommage à Matisse ou à Delaunay, il dénonce aussi la « sensualité » de la tradition française.

En coopération avec :
L'Institut universitaire de France (IUF)
La Mission du centenaire de la Première Guerre mondiale

Coordination :
Marine Branland et Annabel Ruckdeschel
colloque.arts1914@hotmail.fr

Programme

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