Grünewald et ses critiques

Mercredi 29juin
17h30

Salle Giorgio Vasari
Institut national d'histoire de l'art
2 rue vivienne - 75002 Paris
Accès : 6 rue des Petits Champs

L'historiographie de Matthias Grünewald pose un grand nombre de problèmes de méthode. Dans la période moderne, les références faites au personnage et à ses oeuvres sont rares. Elle ne rendent que plus étonnante la notice que lui consacre Joachim von Sandrart dans sa Teutsche Academie (Nuremberg 1675 et 1679). Il faut attendre la fin du XVIIIe siècle pour que ses oeuvres et sa figure suscitent l'intérêt de quelques-uns des connaisseurs les plus éminents de l'époque. Au long du XIXe siècle, les historiens de l'art allemands débattront de son catalogue, alors que les critiques français le hisseront au rang d'artiste inclassable et génial. Au XXe siècle, les discussions sur sa véritable identité empirique occuperont les historiens.

Il sera moins question dans notre communication de ces grandes étapes dans la connaissance de l'oeuvre et de l'identité de Grünewald que de quelques cas limites, dans son historiographie, qui nous semblent poser des problèmes importants pour l'historien de l'histoire de l'art. Qu'aurait pu nous apprendre le brodeur Hans Plock, qui fut un des témoins de la mort d'un certain Mathis Gothart Nithart à Halle, en 1528 ? Comment le nom de Grünewald circule-t-il au XVIIe siècle ? Pourquoi Franz Christian Lersé, en 1781, est-il convaincu que le Retable d'Issenheim est un chef-d'oeuvre ? Pour quelle raison Jacob Burckhardt et Arnold Böcklin se sont-ils disputés au sujet de Grünewald, un siècle plus tard ? Que veut-dire Huysmans, au même moment, quand il dit que l'art de Grünewald est un au-delà du langage ? Pourquoi les Alsaciens ont-ils longtemps préféré Schongauer à Grünewald ? Pourquoi Warburg ne parle-t-il pas de Grünewald ?

François-René Martin est pensionnaire à l'Institut national d'histoire de l'art. Il enseigne à l'École du Louvre et à l'Université François-Rabelais de Tours. En contrepoint à ses travaux sur la réception des Primitifs allemands, il a contribué à l'organisation de l'exposition Primitifs français : découvertes et redécouvertes (musée du Louvre, 2004). Avec Roland Recht, Philippe Sénéchal et Claire Barbillon, il a dirigé le colloque L'Histoire de l'histoire de l'art en France au XIXe siècle (Paris, INHA, Collège de France, juin 2004). A présent, il s'intéresse à des problèmes d'historiographie au XXe siècle.

contacts : emilie.houssa@inha.fr et jerome.foti@inha.fr