Entre jardin et table : regards sur la nature morte de fruits et légumes. Nouvelles approches du vivant

25 novembre 2013
Galerie Colbert
Salle Giorgio Vasari
2, rue Vivienne
75002 Paris

Accès : 6 rue des Petits-Champs
entrée libre

26 novembre 2013
Potager du Roi - Ecole nationale du Paysage
Versailles



Programme

Ces deux premières journées du cycle de rencontres « L'Objet de la nature morte » portent plus particulièrement sur les peintures à motifs de fruits et légumes, sur leur position à l'intersection des trois espaces sociaux et symboliques que sont le tableau, la table et le potager, et sur leur participation à l'expérience du spectateur. Les recherches consacrées aux contributions des peintres à la culture scientifique des temps modernes, au sein de laquelle la diversité des manifestations de la nature, dans sa régularité comme dans ses excès monstrueux, faisait l'objet d'une curiosité où l'esthétique avait sa part, ont donné à l'étude des natures mortes une nouvelle légitimité intellectuelle. La fonction cognitive de ces représentations n'épuise toutefois pas leur sens. Beaucoup reste à dire de la relation non exclusivement esthétique et désintéressée que ces oeuvres ont suscitée dans le passé, et aujourd'hui encore. Cette rencontre interroge les investissements dont les natures mortes de fruits et légumes ont pu faire l'objet aux xviie et xviiie siècles : que voyaient, pensaient, ressentaient les hommes, les femmes lorsqu'ils, elles regardaient ces tableaux figurant des objets issus des jardins et destinés à la table ? À quelles pratiques, à quels plaisirs, à quels goûts, à quelles images et à quels savoirs leurs regards faisaient-ils écho, contaminant l'expérience esthétique et l'enrichissant d'affects, de représentations et de significations hétérogènes ? Elle s'attache aussi à d'autres regards et à d'autres questions qu'adressent aujourd'hui à ces mêmes tableaux les chercheurs en ressources génétiques et en histoire de l'alimentation, pour lesquels ces natures mortes constituent – en apparence ? – des « documents » plutôt que des « monuments », pour reprendre la traditionnelle distinction entre l'objet de l'histoire de l'art et celui des sciences historiques et sociales.

Organisateurs : Frédérique Desbuissons, INHA ; Antoine Jacobsohn, Potager du Roi – ENSP ; Léonie Marquaille, INHA

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