Édouard Glissant

samedi 20 janvier 2007
14h-19h30

INHA
Auditorium
2 rue Vivienne
75002 Paris
accès : 6 rue des petits champs

Placée sous la direction scientifique du philosophe Alain Ménil, cette journée consacrée à Édouard Glissant, et en sa présence, privilégiera comme axe d'investigation le fil tendu par Le Discours Antillais : cette oeuvre, écrite pendant plusieurs années en parallèle au projet romanesque inauguré par La Lézarde et qui se déploiera jusqu'à La case du commandeur, n'appartient à aucun genre précis (ou académiquement constitué), tisse une multiplicité de fils entre l'analyse de l'objet (et de son réel) et son identification, laquelle requiert d'être nommée, inventoriée, désignée. D'où une prolifération de concepts dont il semblerait que l'on n'ait retenu que certains – comme la créolisation, alors que ce terme consonne avec d'autres, comme le « Détour », la « Diversité », la « Transversalité », etc… Il nous a semblé nécessaire de réfléchir à cette question dans la mesure où la réception en France de l'oeuvre de Glissant (comme de sa pensée) témoigne du retard général pris sur ces questions liées au multiculturalisme et aux stratégies postcoloniales ; à cet égard, la difficulté à penser la créolisation autrement qu'en termes d'essence, ou le métissage autrement qu'en termes de filiations et d'identités additionnées nous a semblé un symptôme de cet état de fait. Assurément complexe, la pensée de Glissant échappe à l'essentialisme, et il y a trop de pistes pour ne pas y voir un écho aux travaux de Deleuze et de Guattari. Accueillir aujourd'hui les approches liées aux cultural studies, ou aux post-colonial studies nous a semblé une nécessité.
En raison d'un projet délibérément constitué par la double articulation à la conscience d'une historicité en devenir (« le quatrième siècle »), comme à une typologie anthropologique et sociologique (les sociétés de plantation et leur écroulement), l'ampleur du projet romanesque de Glissant fait surgir une conscience narrative polymorphe, où se remarquera son intérêt pour le « délire verbal ». En quoi cette figure peut-elle intéresser l'analyse du réel colonial et postcolonial, et en instruire l'élucidation ?
Le programme de cette rencontre, suggère les pistes à explorer à partir des quelques jalons posés par les intervenants dans des interventions substantielles, rendant possible un dialogue avec le public.

Contact : programmation@inha.fr

Documents joints