Des temps qui se regardent. Dialogue entre l’art contemporain et l’archéologie

Lundi 5 et mardi 6 octobre 2009
Galerie Colbert
Auditorium (rdc)
2 rue Vivienne
75002 Paris

Entrée libre

accès : 6 rue des Petits-Champs

Apparue au XVIIIe siècle sous l'impulsion des fouilles de Pompéi et Herculanum, l'archéologie s'est peu à peu constituée en véritable discipline scientifique au cours du XXe siècle. Son objectif se définit comme l'étude des traces matérielles des civilisations et de leur environnement passé, dont les motivations et les interrogations renseignent sur le contexte disciplinaire et sociétal présent. Malgré la précision de ses pratiques et l'apport de méthodes archéométriques, l'archéologie n'en est pas moins, depuis ses origines, une fabuleuse source d'imaginaire ayant inspiré artistes, écrivains et savants.

La ruine s'est affirmée comme motif puis comme genre pictural, de la Renaissance au Romantisme ; parallèlement, le modèle archéologique a connu son essor en littérature ; puis a servi de métaphore à Freud pour traduire la méthode psychanalytique. À partir des années 1960, le cinéma s'est emparé à plusieurs reprises de l'archéologie. L'art contemporain est venu y puiser un vocabulaire plastique : Land Art ou Arte Povera avec le travail de matières organiques et archaïques, et l'usage de modèles antiques.

Ce colloque souhaite réfléchir sur la dialectique art contemporain / archéologie, pour cela les spécialistes des disciplines convoquées se donneront la réplique et feront également intervenir d'autres savoirs des sciences humaines : les cinq thématiques soulevées feront alterner et se correspondre une vision métaphorique et poétique que l'art distille dans l'archéologie avec, au contraire, une approche beaucoup plus scientifique et méthodologique de celles-ci.

Nous partirons de la ruine, spontanément associée à l'archéologie, en tentant de comprendre ce qu'elle représente dans le temps des civilisations et le temps humain ; puis nous nous intéresserons à l'in situ qui est une préoccupation à la fois partagée par des artistes performeurs ou land artistes que, bien évidemment, par les archéologues. La première journée se conclura sur le thème de l'empreinte du temps : ou comment artistes et archéologues s'interrogent sur les traces, la permanence de formes et de gestes anciens, voire millénaires, dans le temps présent. Interprètes de la matière - matière résiduelle, matière visuelle - tous deux travaillent avec le temps en le re-montant.

La seconde journée ouvrira sur un regard technique et méthodologique : il s'agira de s'interroger sur des pratiques purement archéologiques, relevant de techniques et de méthodes, récupérées par certains artistes contemporains. On se demandera alors ce que ces choix esthétiques révèlent et comment l'archéologie doit percevoir ces emprunts. Enfin, nous analyserons l'archéologie aux travers des médiums symboles du modernisme, la photographie et le cinéma. Oscillant du documentaire à la fiction, de quelles images de l'archéologie sont-ils les vecteurs ? Et comment l'imaginaire archéologique résonne-t-il à travers eux ?

En plus des temps de discussions, trois tables rondes en présence d'artistes permettront au public de participer et de réagir.

Organisateurs

  • Michaël Jasmin (mjasmin@magic.fr)
    Docteur en Archéologie du proche-Orient. MAE (Maison René Ginouvès d'Archéologie et de l'Ethnologie), UMR 70.41- ArScAN (Archéologies et Sciences de l'Antiquité)
  • Audrey Norcia (audrey.norcia@malix.univ-paris1.fr)
    Doctorante en histoire de l'art contemporain sous la direction de Philippe Dagen. Université Paris 1. ED 441. EA 4100 HiCSA (Histoire Culturelle et Sociale de l'Art)-CIRHAC (Centre Interuniversitaire en Histoire de l'Art Contemporain)

Programme

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