Culture savante vs culture populaire

Mardi 23 novembre 2010
18h-20h
Galerie Colbert
Salle Nicola Fabri de Peiresc
2 rue Vivienne
75002 Paris

accès : 6 rue des Petits-Champs

Madame Pascale Goetschel
maître de conférences à Paris I Panthéon – Sorbonne
Culture populaire, culture savante, culture de masse, culture médiatique : quels usages pour ces notions ?

Julia Nussbaumer
doctorante en études cinématographiques
Allers-retours entre culture savante, populaire et de masse dans le conte merveilleux cinématographique ; l'exemple de Disney.

Les contes merveilleux littéraires, qui empruntent en partie aux schémas ou motifs du conte oral, occupent souvent une position complexe, voire ambiguë, vis-à-vis des catégories construites de culture populaire ou savante. Avec l'apparition du medium cinématographique au tournant du XXe siècle, de nouvelles possibilités d'évolution et de transformation paraissent s'offrir au genre ; il semble de ce fait intéressant d'étudier la manière dont il y est abordé. Dans quelle mesure les catégories précitées, mais aussi celle de culture de masse, permettent-elles de situer la démarche mise en oeuvre à travers les contes filmiques ?

La réflexion sera menée à partir de l'oeuvre de Walt Disney, et plus précisément de ses deux premiers longs métrages (Blanche-Neige et les Sept Nains, 1937 ; Pinocchio, 1940), qui marquent l'invention du long métrage d'animation sonore et en couleurs. J'envisagerai enfin la question de son héritage dans quelques contes filmiques ultérieurs.

Baptiste Brun
doctorant en histoire de l'art
De la question du populaire et de son instrumentalisation par l'Art Brut dans l'immédiat après-guerre.

Il s'agira ici d'interroger la fascination de Jean Dubuffet pour ce qu'il nomme l'homme du commun, où le « commun » se substitue au « populaire ». Figure inventée par le peintre, issue d'un « populaire » fantasmé, elle permit à l'artiste un renouvellement de sa pratique de peintre et d'écrivain. Ce mythe de l'homme du commun est à l'origine du concept d'Art Brut développé à partir de 1945 par Dubuffet. Par une critique historiographique et une approche contextuelle centrée sur l'immédiat après-guerre, on montrera l'instrumentalisation du populaire à l'oeuvre dans cette pensée de l'art, dans le but avoué de mettre une supposée culture savante en crise.

Emilie Chehilita
doctorante en études théâtrales
Emprunts du théâtre très contemporain à la culture de masse. Procédés, visées des artistes, réception et diffusion.

Au travers d'exemples pris aux travaux de quatre collectifs de théâtre, respectivement, français – Superamas –, allemand – Gob Squad –, britannique – Forced Entertainment – et américain – the Big Art Group -, on cherchera à déterminer les procédés qu'adoptent ces artistes lorsqu'ils s'inspirent de la culture de masse. Ce glissement des poncifs de la culture de masse au sein d'une sphère, dite savante ou intellectuelle, se présente sous les formes suivantes : le détournement au moyen de la répétition, la parodie et l'utilisation artisanale de la vidéo.

Ces questionnements esthétiques seront mis en parallèle avec les visées des artistes, la réception de leurs spectacles ainsi que les conditions de leur diffusion.