« Bête - ou creative - comme la Paix » ? - La Situation des arts en 1748

vendredi 7 et samedi 8 juillet 2006
Entrée libre

INHA - Galerie Colbert
Université Paris-I Panthéon-Sorbonne
Salle René Jullian, 1er étage
2 rue Vivienne
75002 Paris

Journées d'études du Centre Ledoux, sous l'égide de l'association GHAMU.

Comité scientifique et d'organisation : Marie-Pauline Martin, Daniel Rabreau, Pierre Wachenheim

Ce programme s'inscrit dans la formation à la recherche doctorale et post-doctorale du séminaire de Daniel Rabreau consacré à La politique des arts sous Louis XV.

Dans le cadre de ses travaux sur l'imaginaire artistique et l'évolution du goût aux Temps modernes, et en préambule d'un colloque qui se prépare pour 2008, le Centre Ledoux organise ces deux journées d'étude pour dresser une sorte d'état des lieux de l'année 1748. Cette rencontre, ouverte à tous, donne la parole en priorité à de jeunes chercheurs, doctorants ou docteurs, qui travaillent sur l'art du XVIIIe siècle.

Abordé sous l'angle privilégié de la recherche en histoire de l'art, le thème sollicite d'autres champs disciplinaires (histoire politique, musicologie, littérature, esthétique, philosophie) dès lors qu'ils éclairent ou mettent en perspective l'histoire artistique de l'année 1748.

« Bête comme la Paix » : l'expression est reprise des dames de la halle, selon le témoignage de l'avocat Barbier, au moment où la politique pacificatrice européenne de Louis XV, approuvée par Voltaire et Stanislas Leszczynski, déconcerte le public. Dans cette micro-chronologie, l'année de la Paix d'Aix-la-Chapelle est ainsi choisie comme pivot d'un faisceau de faits, d'actions, d'expressions et d'œuvres dessinant les contours d'une époque, où arts, politique, et philosophie sont intimement liés.

La commande d'une statue équestre à l'effigie du « Bien Aimé », le concours pour la Place Louis XV de Paris, la multiplication des panégyriques du roi (après l'orchestration de la guérison de Metz et de la victoire de Fontenoy), la célébration du centenaire de l'Académie royale de Peinture et de Sculpture, le développement de la critique au Salon, le rôle de la formation des ingénieurs dans le contexte des projets d'embellissement de la ville des Lumières, l'écho des fouilles archéologiques en Italie, le renouveau théâtral apporté par la Sémiramis de Voltaire, le triomphe de Rameau et des genres mineurs sur la scène de l'Opéra, l'affirmation du projet encyclopédique de Diderot et d'Alembert, comme la parution de De l'esprit des Lois sont, parmi un ensemble fécond, autant d'événements qui pourront être pris en compte. La position désormais influente de Mme de Pompadour et de son entourage accompagne une certaine idée du mécénat royal, entre les habitudes de la cour et la commande d'Etat.

Le mythe d'une « République des Arts et des Lettres » touchée par les Lumières sera au cœur de notre réflexion, avec les résistances ou les accélérations dont témoignent les projets avortés comme les réalisations innovantes. A travers la presse, les pamphlets, les mémoires, les correspondances, l'idée d'un progrès des arts sera exposée dans ses rapports avec l'évolution de la société, relativement au goût et à la volonté de réforme.

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