Avant‐gardes artistiques / avant‐gardes politiques dans les années 1960 et 1970 : un parallèle en question

Jeudi 6 et vendredi 7 mai 2010
Galerie Colbert
Salle Giorgio Vasari
2, rue Vivienne
75002 Paris

Accès : 6 rue des Petits-Champs

Les années soixante et soixante‐dix voient se développer un art de la contemporanéité qui fait interagir l'oeuvre d'imagination et l'intelligibilité de la société, souvent dans des actions collectives et interdisciplinaires. Ainsi, un parallèle semble s'établir entre les nouvelles manières d'intervenir dans le champ artistique et celles qui, dans le champ du pouvoir, s'inscrivent en dehors des voies de la politique classique. Les mouvements de contestation en faveur d'un nouvel équilibre mondial et sociétal (lutte pour les droits civiques aux États‐Unis, mouvement de 1968, montée du féminisme, etc.) apparaissent comme le pendant politique de l'éclatement des catégories et des pratiques artistiques, et inversement. Ils inscrivent la perception de ces années‐là comme celles d'une marche commune de l'avant‐garde artistique et de l'avant‐garde politique, avant que ce phénomène ne s'essouffle, laissant place à une conception postmoderne.

Il apparaît cependant que la viabilité du parallèle avant‐gardes artistiques / avant‐gardes politiques dépende de l'investissement de l'oeuvre d'art par une fonction critique. Loin d'une conception simpliste de la modernité selon laquelle le seul fait de quitter le régime mimétique de l'art est politique en ce que cela entraîne une rupture dans l'organisation et dans les hiérarchies sociales, des artistes vont proposer eux-mêmes ou s'associer à un programme afin de donner une dimension politique à leurs productions. L'avant-garde artistique développe ainsi son projet esthétique au moyen de nouvelles formes (performance, situation, déconstruction du récit, dissolution des frontières entre l'art et la vie, pratiques documentaires, peinture critique, etc.). Ce développement formel est‐il néanmoins toujours lié à des aspects proprement politiques ?

Ce colloque propose donc d'approcher et de dégager les enjeux esthétiques, sociaux et politiques d'un tel parallèle autour de ce moment historique marqué par des événements politiques et des transformations socio‐culturelles.

Nous nous poserons, par exemple, les questions suivantes : Quels sont les discours et les pratiques qui incarnent ce parallèle ? Quelle en fut la réception ? Quels effets la contestation et le militantisme politiques produisent‐ils sur les formes artistiques ? Existe‐t‐il des formes d'action politique elles‐mêmes influencées par l'avant‐garde artistique ?

L'étude de cas précis, issus de toutes les formes artistiques et dans des contextes nationaux différents, sera également le moyen d'aborder des questions théoriques qui se trouvent au coeur du débat épistémologique concernant l'autonomie de l'art et l'ancrage social de l'oeuvre artistique.

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