L’INHA lance un crowdsourcing pour identifier les oeuvres antiques dessinées par Jean-Baptiste Muret

Le projet de crowdsourcing lancé par l’INHA est mené dans le cadre du programme « Une histoire de l’art antique inachevée : les dessins de Jean-Baptiste Muret (1795-1866) » au sein du domaine de recherche Histoire de l’art antique et de l’archéologie.

Le but de ce projet est de décrire et d’identifier un maximum d’œuvres antiques «orphelines» dessinées par Jean-Baptiste Muret au XIXe siècle pour mieux connaître l’histoire de ces objets aujourd’hui dispersés dans le monde entier. Le premier corpus publié est composé d’images de céramiques grecques antiques, de tous types et de toutes époques. Elles ne sont pas décrites, et leur lieu de conservation actuel n’est pas encore retrouvé. Grâce à ces descriptions et identifications, l’équipe de recherche pourra avancer dans la publication en ligne de l’ensemble des planches dessinées, le Digital Muret.

Ce corpus concerne environ 300 objets, présentés dans les onze recueils dessinés par Jean-Baptiste Muret (1795-1866) au cours de sa carrière de dessinateur au Cabinet des Médailles de la Bibliothèque nationale de France.
Tout un chacun peut tenter d’identifier un objet dessiné et de le raccorder à un objet dont on a connaissance dans les collections muséales de France et du monde. Pour cela, un outil de description formelle (style, sujet, atelier de production, chronologie, etc.) et un outil d’identification est mis à disposition, permettant de suggérer un numéro d’inventaire, un lien vers une collection accessible en ligne. Si l’objet n’a pu être identifié, sa description n’en n’est pas moins utile. Pour faciliter cette démarche, l’équipe du Digital Muret a donc procédé à un choix : plutôt que de proposer d’emblée 8000 objets, il a été décidé de choisir un premier corpus, de taille humaine et concernant des objets en général bien documentés et dont l’iconographie est plus accessible : la céramique grecque. Ce corpus sera constitué de 308 vases dessinés intégralement ou seulement par des extraits sélectionnés par Muret.

Comment participer

Autour de ces dessins de céramiques, un certain nombre de tutoriels pédagogiques est proposé afin de permettre de se plonger dans ces productions antiques emblématiques par la richesse de l’iconographie et la diversité des techniques employées (figures rouges, figures noires, fond blanc, vases plastiques, etc.), mais aussi pour se familiariser avec certains outils employés par les chercheurs pour identifier les vases : la Beazley Archive Pottery Database, du nom du célèbre historien d’art qui le premier proposa une classification générale basée sur l’identification de peintres de vases grecs, ou encore le LIMC, le lexique iconographique de la mythologie grecque, permettant une recherche par personnage mythologique.
Zooniverse est une plateforme participative simple d’utilisation et ouverte à tous permettant d’identifier et d’échanger sur des images. Une présentation de la plateforme est disponible ici.
Le Field Guide, accessible depuis la rubrique «About», permet d’être accompagné tout au long du processus d’identification (comment contribuer, où chercher pour identifier les images, comment décrire un dessin, comment reconnaitre la forme de l’objet etc.).
Pour le processus de validation des propositions, elles seront traitées par l’équipe au fil de l’eau, éventuellement discutées dans le «talk» pour voir les éléments les plus pertinents. Les mêmes images sont proposées à de multiples contributeurs et l’équipe fera une vérification en compilant les meilleures propositions.

À propos du Digital Muret

L’INHA, en partenariat avec la BnF, a lancé en 2017 un programme de recherche, « Une histoire de l’art antique inachevée : les dessins de Jean-Baptiste Muret (1795-1866) ». Il est consacré à la publication numérique éditorialisée d’un important fonds de dessins conservés à la BnF. Conçu par le dessinateur du Cabinet des Médailles (aujourd’hui département des Monnaies, médailles et antiques de la Bibliothèque nationale de France), ce recueil donne à voir des collections archéologiques françaises, aussi bien privées que publiques, entre les années 1830 et 1860, et témoigne d’une volonté de classification et de mise en série en phase avec les avancées de la science archéologique naissante.
Outre l’identification des œuvres représentées, le projet explorera les enjeux historiques, artistiques et archéologiques du corpus. La mise en image de ce savoir en constitution est notamment un élément important de réflexion, autour du traitement graphique de tous les types d’œuvres conservées de l’antiquité, depuis la grande sculpture jusqu’aux plus modestes témoins de la vie quotidienne.

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