Deuxième séance du cycle « Les Dialogues de la salle Labrouste »

Pour la deuxième séance du cycle « Les Dialogues de la salle Labrouste » qui aura lieu le 30 novembre 2017, deux auteurs italiens, Erminia Gentile Ortona et Mirco Modolo, dialoguent avec Alain Schnapp à propos de leur ouvrage : Caylus e la riscoperta della pittura antica attraverso gli acquarelli di Pietro Santi Bartoli per Luigi XIV (Roma, De Luca Editori d’arte, 2016).

Histoire de l’ouvrage

L’ouvrage, paru en juin 2016 aux éditions De Luca Editori d’arte, retrace l’histoire du Recueil de peintures antiques de Caylus, publié à Paris entre 1757 et 1760.

Le comte de Caylus (1692-1765) est un homme de lettres, antiquaire, promoteur de l’art antique; c’est l’un des pères fondateurs de l’archéologie. Lors de ses recherches à Paris, il découvre trente-trois aquarelles de Pietro Santi Bartoli, le plus connu des dessinateurs italiens d’antiquité du XVIIe siècle; elles avaient été envoyées par l’artiste italien à Louis XIV (aujourd’hui conservées à la Bibliothèque nationale de France au Département des Estampes et de la Photographie). Caylus décide de les faire graver au trait, de les mettre en couleur et de les réunir dans un fastueux recueil publié en 30 exemplaires et destiné aux plus grandes bibliothèques européennes de l’époque.

Il s’agit sans doute du premier livre d’art en couleur jamais réalisé, qui a joué un rôle de premier plan dans l’épanouissement en Europe du goût de l’antique et du néoclassicisme. Ce recueil constitue un jalon essentiel pour les contemporains de son temps, qui le considéraient déjà comme un « chef d’œuvre de la typographie française» et «peut-être le livre d’antiquité le plus singulier qui paraitra jamais ».

Les auteurs Erminia Gentile Ortona et Mirco Modolo s’intéressent de plus près à l’histoire de cette édition. Ils décident de réunir leurs travaux de recherche pour une relecture de l’œuvre du savant du xviiie en s’appuyant sur les correspondances croisées, qui ont eu lieu entre l’Italie et la France, entre l’auteur et ses collaborateurs. Ils enrichissent leur étude avec une deuxième série de trente-deux aquarelles de Pietro Santi Bartoli conservée au Royal Institute of British Architects de Londres, qui a été récemment reconnue appartenant à la même collection que les aquarelles découvertes par Caylus.

Les soixante-cinq aquarelles de Bartoli, reproduisant des fresques antiques retrouvées près de Rome, sont aujourd’hui réunies et reproduites en couleurs pour la première fois dans Caylus e la riscoperta della pittura antica. Ce livre permet non seulement d’aboutir à une analyse complète des dessins, mais aussi d’en préciser leur contexte archéologique se référant à des fouilles qui eurent lieu à Rome au XVIIe siècle.

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