Expositions - Printemps - Été 2023

Doucet et Camondo : une passion pour le XVIIIe siècle

Le Musée des arts décoratifs, en coproduction avec l’INHA, présente au musée Nissim de Camondo une exposition consacrée à la riche collection d’œuvres d’art du XVIIIe siècle constituée par Jacques Doucet. Celui-ci, avant d’acheter des œuvres de Pablo Picasso, Marcel Duchamp ou Marie Laurencin, a rassemblé un important ensemble de tableaux, dessins, sculptures, meubles et objets d’art du XVIIIe siècle. Pour accueillir ce trésor, il fait édifier, à deux pas du bois de Boulogne, rue Spontini, un hôtel particulier dans lequel il emménage en 1907. En 1912, il vend aux enchères quasiment toutes ses œuvres du XVIIIe siècle. Cette vente spectaculaire attire les plus grands musées, et les marchands et amateurs, français et étrangers, dont Moïse de Camondo. L’exposition présente les décors éphémères de l’hôtel de la rue Spontini à travers une sélection de dessins, photographies et documents d’archives conservés à la bibliothèque de l’INHA. Cette évocation est complétée par un choix d’œuvres ayant appartenu à Jacques Doucet, conservées notamment au musée Nissim de Camondo, ancien hôtel particulier de Moïse de Camondo, tissant ainsi le lien entre ces deux grands collectionneurs.

Le commissariat est assuré par Juliette Trey, directrice adjointe du département des Études et de la Recherche de l’INHA.

Musée Nissim de Camondo, Paris
Du 16 mars au 3 septembre

Plus d'information sur le site du musée

Maximilien Luce, voyage dans les collections de l’Institut national d’histoire de l’art

Riche de la plus grande collection européenne de Maximilien Luce (1858-1941), pionnier du néo-impressionnisme, peintre anarchiste, vice-président du salon des Indépendants, le musée de l’Hôtel-Dieu (Mantes-la-Jolie) possède aussi un fonds d’arts graphiques très complet sur cet artiste.

Un coup de projecteur est pour la première fois donné à un autre ensemble exceptionnel d’œuvres de Luce : la collection de la bibliothèque de l’Institut national d’histoire de l’art, qui compte 124 estampes et 1 dessin. Cette collection illustre les thèmes chers à Luce, qu’il traite avec le même intérêt en peinture et en dessin. S’y trouvent des vues de Paris, quelques dessins de presse de la Première Guerre mondiale, des portraits de ses proches, etc. En s’immergeant dans la collection, on suit le fil de ses rencontres et de ses voyages de 1888 aux années 1920.

La collection, initiée par Jacques Doucet, comporte presque autant de scènes d’intérieur et intimes que de paysages. Le musée de l’Hôtel-Dieu, qui conserve déjà de nombreuses œuvres sur ces sujets, a souhaité présenter, en partenariat avec l’INHA une sélection de paysages plus rares et jamais montrés en ses murs. Notamment, ceux de Londres, des Pays-Bas, de Charleroi, et de quelques autres destinations françaises en Normandie, Bretagne et Bourgogne.

Le commissariat est assuré par Jeanne Paquet, cheffe du service du patrimoine au musée de l’Hôtel-Dieu (Mantes-la-Jolie). Elle a bénéficié de l’invitation des professionnelles et professionnels des musées territoriaux à l’INHA en 2020.

Musée de l’Hôtel-Dieu de Mantes-la-Jolie
Du 12 avril au 3 juillet

Plus d'informations sur le site du musée 

Luc Tuymans, Appartement 3 pièces

 À l’occasion du Festival de l’histoire de l’art 2023, l’Institut national d’histoire de l’art organise dans l’appartement Mérimée du Château de Fontainebleau une exposition consacrée à l’œuvre imprimée de l’artiste Luc Tuymans, artiste belge dont l’importance tient à ce que, depuis les années 1980, il n’a pas cessé de renouveler la manière de créer et de regarder les images, d’une façon qui a profondément marqué plusieurs générations d’artistes. Ses estampes et multiples restent largement ignorées, en particulier en France, et n’ont pas fait l’objet d’exposition spécifique depuis près de dix ans. Conçue en collaboration étroite avec l’artiste, cette exposition, intitulée Appartement 3 pièces, a été élaborée à partir du choix d’un tableau des collections du Château de Fontainebleau : Corbeille et vase de fleurs, de Gérard Van Spaendonck, peintre hollandais installé à Paris, acquis en 1785 par Louis XVI et montré au Château depuis la Restauration au moins. C’est la présence de ce tableau, transféré pour l’exposition dans l’appartement Mérimée, qui a suggéré le double thème de la nature morte et de la représentation du pouvoir, qui figure dans l’œuvre de Luc Tuymans à la fois de façon directe et métaphorique, croisant ceux de la surveillance et du portrait. La sélection, resserrée, permettra à la fois d’interroger la pertinence de ces thèmes dans un lieu dévolu à l’apparat et à l’histoire depuis sa création et d’observer la capacité de l’artiste à utiliser des techniques diversifiées pour donner une matérialité adéquate à chacune de ses images : de la lithographie à la sérigraphie, de l’impression sur porcelaine au collage sous plexiglas.

Le commissariat d’exposition est assuré par Éric de Chassey, directeur de l’INHA.

Château de Fontainebleau
Du 2 juin au 30 juin

Sismographie des luttes – Vers une histoire globale des revues critiques et culturelles

L’installation Sismographie des luttes – Vers une histoire globale des revues critiques et culturelles rend compte d’un recensement de revues non européennes ou produites en situation diasporique, dans la suite des courants révolutionnaires de la fin du XVIIIe siècle, jusqu’au basculement de l’année 1989 et la fin du monde des deux blocs. Les populations des territoires nommés dans cette œuvre visuelle et sonore ont connu le colonialisme, les pratiques esclavagistes, l’apartheid et le génocide. D’autres subiront de violentes dictatures, ou de fortes convulsions politiques et culturelles. La lutte contre l’esclavage est peut-être à la source de ce que l’on nomme une revue critique et culturelle, soit un objet matriciel de la modernité. Tout comme la lutte contre le colonialisme. Si, par sa nature, le colonialisme a affecté nombre de communautés en leurs cohésions sociale et culturelle, ce dernier a lui aussi été extrêmement combattu par l’écrit et le geste. L’exposition opère comme un moteur épistémologique, et se prolonge avec un programme scientifique du même nom et deux publications à vocation culturelle et scientifique.

Conçue et réalisée en collaboration avec Thierry Crombet, de l’agence Relativ Design, pour le montage des images, et Jean-Jacques Palix pour la bande sonore originale, cette collaboration a donné lieu à une installation audiovisuelle en multi-projection. Elle présente, sur deux siècles, un long continuum d’inventions graphiques et textuelles fait de quelque 800 documents. L’installation est ponctuée par les portraits de femmes et d’hommes qui, par leurs engagements artistiques, littéraires et politiques, ont marqué à jamais l’histoire des revues comme organes essentiels des luttes pour l’émancipation.

Réalisation
Zahia Rahmani(INHA)

Musée d'art contemporain d'Afrique (Zeitz MOCAA), Le Cap
Du 31 juillet au 21 avril 2024