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Éditorial

En période de confinement ou de restriction des déplacements, l’INHA veut, plus que jamais, aller à la rencontre de tous les publics, que ce soit pour leur faire découvrir l’histoire de l’art et ses beautés ou pour approfondir et renouveler des connaissances déjà présentes.

Moment fort de découvertes, de partage et lieu de confrontations inédites, le Festival de l’histoire de l’art fête cette année sa 10e édition dans un contexte qui l’amène à s’adapter pour accueillir intervenants et festivaliers. Cette édition avec pour thème le plaisir et le Japon comme pays invité, était prévue initialement en 2020. Elle a été reportée au 4, 5 et 6 juin prochain. Sa célébration est devenue d’autant plus importante après cette période difficile, qu’il apparaît essentiel de réaffirmer l’importance de l’art et de la culture. Même si cette édition adopte n format hybride, le Festival reste fidèle à l’esprit des années précédentes et ne cède en rien à son ambition. 200 intervenants seront accueillis sur place ou à distance pour faire connaître la diversité de notre discipline. Multipliant conférences, tables rondes, débats, présentations d’ouvrage, projections, le programme s’est enrichi d’un volet spécifiquement dédié aux professionnels de l’art et du patrimoine. Organisés en partenariat avec le Service des musées de France, les tables rondes et les ateliers organisés dans cette section, proposent de développer les interactions entre les spécialistes et les professionnels issus de différents domaines de l’art.

Chercheurs, conservateurs, médiateurs, restaurateurs se retrouveront pour débattre mais aussi pour présenter des cas d’études cristallisant les enjeux de la collaboration entre recherche et monde du patrimoine. L’objectifs est de favoriser le dialogue entre ces différentes spécialités tout en créant une plate-forme de rencontres qui permette l’échange d’idées et de savoir-faire : la question de la recherche sur les matériaux artistiques via les sciences dures sera abordée au même titre que la relation entre la mise en valeur de l’archéologie et la sensibilisation citoyenne du public.

Ces questions professionnelles font échos aux ambitions affichées par l’Argument de Rouen organisé conjointement depuis 2016 par les musées de la métropole de Rouen et l’INHA. Chaque année, une journée est consacrée à des discussions permettant d’interroger les liens entre musée, société, et histoire de l’art. L’ambition est d’ouvrir cette discipline à des questionnements venus d’autres horizons pour interpeler les musées sur leur capacité à répondre aux enjeux sociétaux de notre temps. La question soulevée au prochain Argument de Rouen sera «Musée: lieux de domination ou d’émancipation?». Aucune réponse simple ne pourra évidemment y être apportée – et c’est heureux. Car si l’histoire de l’art peut contribuer à la vie de nos sociétés, c’est bien parce qu’elle permet de voir, sentir et penser le monde de manière plus riche et plus complexe.

Éric de Chassey
Directeur général de l’Institut national d’histoire de l’art