Bonne année 2021

Depuis longtemps, un des engagements forts de l’Institut national d’histoire de l’art concerne le champ d’une histoire de l’art globale et décentrée. Alors que les interactions mondialisées et l’interdépendance de nos existences apparaissent, aujourd’hui plus que jamais, comme une donnée fondamentale à laquelle nous nous confrontons quotidiennement, nous pourrions mettre en exergue, parmi la rentrée très riche de l’INHA, une série d’évènements précisément liés aux histoires de l’art non occidentales.

C’est le cas, par exemple, des «Rendez-vous numériques avec l’histoire de l’art des Antilles» : carte blanche portée par l’université des Antilles, ce projet repose sur un travail de fond mené sur les objets et les œuvres relatifs au patrimoine antillais. C’est également le cas du collectif «Globalisation, art et prospective» à l’INHA qui propose un atelier dédié aux historiographies de l’art des Amériques et ouvre un chantier d’édition et de traduction d’histoire et de théorie de l’art des Amériques latines, dans la perspective d’une anthologie critique coéditée par l’INHA. Nous pouvons également mentionner le programme au long cours Sismographie des luttes. Vers une histoire globale des revues critiques et culturelles, qui retrace l’histoire des revues critiques et culturelles produites en dehors de l’Europe et parmi les diasporas et qui a donné lieu à une installation vidéo et sonore. Plus de trois ans après sa première présentation à l’INHA et après avoir été montrée dans de très nombreuses institutions étrangères, elle sera accueillie au Centre Georges Pompidou. Le fruit de ce programme fait aussi l’objet d’une importante publication, constituée de deux volumes : Épicentres, réunissant des chronologies et des focus détaillés sur des revues nodales, et Répliques, un recueil collectif d’essais. La mise à jour des réflexions, échanges et réseaux artistiques et politiques permise par ces outils de création et d’émancipation participe également de l’écriture d’une telle histoire décentrée et globalisée.

De son côté, le séminaire «Parcours d’objets. Études de provenance des collections d’art «extra-occidental»» étudie tour à tour les collections, encore trop peu connues, conservées dans des musées publics, et les collections privées, disséminées aussi bien dans des musées d’art, d’ethnologie que dans des muséums d’histoire naturelle.

Enfin, le séminaire «Monuments et documents de l’Afrique ancienne», du programme «Vestiges, indices et paradigmes» se poursuit, les premiers résultats des recherches faisant l’objet d’une série d’articles qui identifient les objets africains présents dans les collections publiques françaises musée par musée. Car, dans l’optique des restitutions, penser la recherche sur un mode global doit précisément permettre d’agir sur un mode local d’une façon plus précise, plus circonstanciée – donc plus juste.