L'INHA participe aux Journées européennes du patrimoine

Bibliothèque de l’Institut national d’histoire de l’art – salle Labrouste © Laszlo Horvath 2018

Les 19 et 20 septembre 2020, l’Institut national d’histoire de l’art ouvre les portes de ses sites patrimoniaux – la salle Labrouste - bibliothèque de l’INHA et la galerie Colbert – au public des Journées européennes du patrimoine

L’Institut national d’histoire de l’art occupe des lieux parmi les plus prestigieux au cœur de la capitale : la Salle Labrouste et la galerie Colbert, deux sites emblématiques de l’architecture et de l’urbanisme du 19e siècle, ouverts à tous lors des Journées Européennes du Patrimoine. C’est aussi l’opportunité d’ouvrir largement les portes de l’Institut national d’histoire de l’art à travers un programme varié qui accompagne les visiteurs dans leur découverte. Ces journées permettent aux historiens de l’art qui travaillent dans la galerie Colbert et la salle Labrouste de partager leur passion pour l’art le temps d’un week-end.

L’INHA invite ainsi Éric Michaud, historien de l’art et directeur d’études à l’EHESS, pour une grande conférence intitulée « Patrimoine artistique, patrimoine génétique : histoire de l’art et transmission » tandis qu’une exposition de livres de dessin est présentée en écho à ce sujet dans la salle Labrouste. La parole est aussi donnée aux jeunes chercheurs : les doctorants en histoire de l’art prennent ainsi 10 minutes pour exposer leurs sujets de thèse, les étudiants en master ont 180 secondes lors d’un concours dédié, tandis que des archéologues transforment leur thèse en dessins animés. Des ateliers pour les enfants et familles ainsi qu’un salon de lecture pour le jeune public viennent compléter ce programme.

Exposition – « Apprendre à dessiner »

Samedi 19 et dimanche 20 septembre
10h-19h

En écho au thème des Journées Européennes du patrimoine, « patrimoine et éducation », la bibliothèque de l’INHA présente une sélection de documents évoquant la formation des jeunes artistes. Pour ceux-ci, quelle que soit la spécialité à laquelle ils se destinent, l’apprentissage du dessin joue un rôle primordial. Dès le 16e siècle, de grands maîtres se sont attachés à prolonger par l’imprimerie l’enseignement de leur atelier. Somptueusement illustrées, comme les sommes de Dürer et de Crispin de Passe, ou minces cahiers pratiques, leurs publications compilent les savoirs accumulés depuis l’Antiquité dans le domaine de l’anatomie, des proportions du corps, de la perspective. À partir du 18e siècle, alors que l’enseignement et la pratique du dessin se démocratisent, elles se déclinent en recueils de modèles d’animaux, de plantes ou de paysages. La bibliothèque de l’INHA conserve un ensemble remarquable de ces livres de dessin, récemment encore enrichi d’imprimés rares et de manuscrits de la fin du 18e siècle, dont un étonnant recueil de dessins et de cours suivis par un jeune peintre allemand, Nikolaus Weiss, et La Perspective démontrée à l’usage des jeunes gens de Carmontelle. Les Journées du Patrimoine sont l’occasion d’exposer cette collection au public.

Charles Le Brun, Caractères des passions gravés sur les desseins de l’illustre Monsieur le Brun, Paris, Jacques Chéreau, [vers 1720], Bibliothèque de l’Institut national d’histoire de l’art, collections Jacques Doucet, 8 Est 278. © INHA

Médiation en salle Labrouste et galerie Colbert

Samedi 19 et dimanche 20 septembre
10h-19h

En accompagnement de l’exposition, les personnels de la bibliothèque présenteront un choix de documents, livres, lettres, gravures, en rapport avec le dessin ou récemment acquis. Ils évoqueront avec le public la pratique de leur métier, et les voies par lesquelles ces documents ont rejoint les collections, qu’elles soient courantes (dons, achats) ou inhabituelles (spoliations).

Conférence « Patrimoine artistique, patrimoine génétique : histoire de l’art et transmission »

Samedi 19 septembre
17h45 - 19h30
En direct sur la chaîne YouTube de l'INHA

On a longtemps pensé que le patrimoine artistique d’un peuple et son patrimoine génétique se transmettaient de la même manière de génération en génération : les œuvres d’art présentaient les traits physiques et psychologiques du peuple qui les avait produites, de sorte que ce peuple semblait se reproduire autant dans son art que par son art. Nul ne distinguait la mémoire sociale de la mémoire biologique, tout au contraire : l’hérédité était pensée comme la mémoire de la race ou de la nation. Soulignant l’air de famille qui unissait ces œuvres, chaque histoire nationale de l’art célébrait simultanément dans son patrimoine la mémoire de son art et celle de son peuple. Transmettre ce patrimoine, par l’institution du musée, de l’école, de l’université, c’était donc transmettre et perpétuer la vie même de la nation – dans sa plus remarquable et sa plus précieuse expression.    

Qu’en est-il aujourd’hui, où le patrimoine a délaissé le terrain de l’histoire pour celui du spectacle, où son objet est voué à la consommation immédiate ? Où le patrimoine enfin est affaire d’événement bien plus que de mémoire ? Et quelle place reste à la transmission, dont la fonction la plus ordinaire est de relier le passé à l’avenir ?

Éric Michaud est directeur d’études à l’EHESS. Ses recherches portent sur les figures de l’homme nouveau aux 19e et 20e siècles, au croisement de l’art, de la politique, de la propagande et de la notion de race. Professeur invité à Johns Hopkins University, Duke University, University of Virginia, New York University et Universidad Nacional de San Martín, Buenos Aires, il a notamment publié Un art de l’éternité. L’image et le temps du national-socialisme  (Gallimard 1996), Histoire de l’art : une discipline à ses frontières (Hazan, 2005), Les invasions barbares. Une généalogie de l’histoire de l’art (Gallimard, 2015), La fin du salut par l’image et autres textes (« Champs », Flammarion, novembre 2020)

Mini-conférences « Ma thèse en 10 minutes » et concours « Mon master en histoire de l’art en 180 secondes »

Ma thèse en 10 minutes : Samedi 19 septembre : 16h30 - 19h - Dimanche 20 septembre : 16h30 - 19h

Mon Master en histoire de l'art en 180 secondes : Dimanche 20 septembre : 14h - 15h30
En direct sur inha.fr

Ces interventions permettent aux jeunes chercheurs d’exposer leurs travaux en des termes accessibles à un auditoire diversifié. Offrant une occasion unique aux étudiants de parfaire leurs aptitudes en communication, cet événement sera un moment de convivialité et d’émulation. Il met aussi en valeur la richesse et la diversité de la recherche en histoire de l’art et patrimoine. Les étudiants des écoles doctorales des partenaires de la galerie Colbert et du quartier Richelieu présentent ainsi leur sujet de thèse en 10 mn toutes les demi-heures sous les coupoles de la salle Labrouste puis échangent avec le public. Pour le concours « Mon master en histoire de l’art en 180 secondes », chaque étudiant fait l’exposé de façon claire et engageante de ses travaux de recherche de niveau master 2 en trois minutes (180 secondes) afin de convaincre un jury composé de personnalités de l’histoire de l’art mais également les internautes qui peuvent suivre le concours diffusé en direct sur le web, en partenariat avec Le Quotidien de l’Art, et voter pour la meilleure intervention.

Concours « Ma recherche en 180 secondes ». Bibliothèque de l’Institut national d’histoire de l’art – salle Labrouste © Marc Riou 2019

Projections – Past and Curious – La recherche en dessins animés 

Samedi 19 et dimanche 20 septembre : 14h - 18h

Les ateliers pour enfants proposent une réflexion sur ce que c’est qu’apprendre, sur ce qu’on peut apprendre (en particulier : être un artiste, cela s’apprend-il ?), et sur les manières d’apprendre –en conjuguant un questionnement philosophique et un contact avec des œuvres d’art. L’atelier se termine sur une session de travaux pratiques. Pour les plus grands, l’association Chercheurs d’Art(chéologie) vous propose de découvrir les grands peintres en fabriquant vous-même votre jeu de Qui est-ce ? De Caravage à Frida Kahlo, venez les deviner ! Parce que le patrimoine ne se résume pas qu’à la peinture, un deuxième atelier permet de graver l’initiale de son prénom en lettrines médiévales sur planche pour ensuite réaliser des compositions tout en couleur sur papier. Tous sont invités à la projection du film d’animation Brendan et le secret de Kells (Tomm Moore, Nora Twomey, 2009) : Brendan, un jeune moine de douze ans, rencontre Frère Aidan, célèbre maître enlumineur et «gardien» d’un Livre d’enluminures fabuleux mais inachevé, qui va l’entraîner dans de fantastiques aventures. La projection sera suivie d’une discussion avec le public et d’un goûter. Une sélection de livres illustrés (albums, BD et documentaires) sur le thème de l’art sera mise à disposition du jeune public en partenariat avec la Bibliothèque municipale Charlotte Delbo.

Rencontre avec des professionnels – Forum des partenaires de la Galerie Colbert

Samedi 19 et dimanche 20 septembre
10h-19h

Les institutions qui font vivre la galerie Colbert et le quartier Richelieu présentent leurs activités et répondent à toutes vos questions sur l’histoire de l’art, le patrimoine, la recherche et ses enjeux : Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne, Centre de recherche HiCSA et École doctorale 441 Histoire de l’art (samedi seulement), l’équipe d’accueil HISTARA (EPHE) et l’Institut National d’Histoire de l’Art (INHA).*

Les sites patrimoniaux de l'INHA

Samedi 19 et dimanche 20 septembre
10h-19h

Créé pour fédérer la recherche en histoire de l’art, l’Institut se compose d’un centre de recherche et d’un centre de ressource uniques au monde dans le domaine de l’histoire de l’art. Il déploie ses activités sur deux sites patrimoniaux, tout proche l’un de l’autre, et situés en plein cœur de Paris : la Galerie Colbert, ancienne galerie marchande et la prestigieuse bibliothèque de l’INHA conçue par Henri Labrouste. La bibliothèque de l’INHA - salle Labrouste et la galerie Colbert sont accessibles en visite libre accompagnée de médiations assurée par des étudiants en archéologie, histoire de l’art et patrimoine de l’École du Louvre, de l’Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne et de l’EPHE. Les visiteurs peuvent à cette occasion découvrir la galerie Colbert, sa rotonde et l’histoire méconnue de ce passage parisien. Dans la bibliothèque, le public peut admirer la salle de lecture spectaculaire avec la structure imaginée par Henri Labrouste mais aussi les céramiques et décors peints, les médaillons décorés à la feuille d’or, les caryatides monumentales, les balcons, les calorifères, ou encore le pneumatique installé en 1932 et conservé à son emplacement d’origine.

En ouvrant grand ses portes, l’INHA propose ainsi au public de découvrir les lieux de la recherche, habituellement fermés aux visiteurs, d’y découvrir comment sont appréhendées les grandes problématiques de l’image à travers la discipline et quels sont les outils de l’historien de l’art pour mener à bien ses recherches.

Matías de Irala, Metodo sucinto i conpendioso de cinco simetrias [...], Madrid, 1739, Bibliothèque de l’Institut national d’histoire de l’art, collections Jacques Doucet, Fol Est 317. © INHA