Actualité des éditions de l’Institut national d’histoire de l’artLivres/Sorties septembre 2020

Dès septembre, plusieurs titres à paraître témoignent de la diversité de la production éditoriale de l’Institut national d’histoire de l’art : Modes et vêtements. Retour aux textes, Recueils de William Gell. Pompéi publiée et inédite (1801-1829), Louis Grodecki. Correspondance choisie, 1933-1982, Restaurer les œuvres dans la nature. Éléments de réflexion de Gilles A. Tiberghien, Perspective 1 – 2020 Le Japon.

De l’Antiquité à nos jours, de l’archéologie à la mode, en passant par l’histoire de l’architecture ou l’art contemporain, les publications de l’INHA témoignent de sa mission d’accompagnement et de diffusion de la recherche, que ce soit par le biais d’ouvrages réalisés en coédition ou à travers ses propres collections.

Ainsi, Modes et vêtements. Retour aux textes (coédité avec le MAD) rend compte d’un programme de recherche transdisciplinaire sur l’histoire de la mode, mené pendant plusieurs années à l’INHA, conjointement avec d’autres institutions, tandis que les Recueils de William Gell. Pompéi publiée et inédite (1801-1829) (coédité avec Hermann) donnent un aperçu de la richesse des fonds de la bibliothèque de l’INHA.

La publication de la correspondance de Louis Grodecki vient enrichir la collection «Inédits », consacrée aux écrits de grands historiens de l’art restés jusqu’ici inaccessibles. En miroir, les « Dits » célèbrent la forme brève, en proposant des transcriptions de conférences données par des historiens de l’art, comme Gilles A. Tiberghien.

Enfin, Perspective, la revue de l’INHA, présente des textes historiographiques et critiques sur les approches, les orientations et les enjeux qui font l’actualité de la recherche internationale en histoire de l’art. Le prochain numéro de la revue sera consacré au Japon – pays invité de l’édition 2021 du Festival de l’histoire de l’art.

En coédition

Modes et vêtements. Retour aux textes

Cette anthologie met à la disposition du lecteur un ensemble de plus de 150 textes historiques, de documents iconographiques et d’entrées critiques sur l’histoire de la mode et du vêtement. L’ouvrage interroge l’histoire et le devenir de la mode à travers six problématiques: les études visuelles, entre image, texte et vêtement ; l’économie, à la croisée de l’art et de la consommation ; les objets du savoir et la constitution d’une discipline mixte ; l’identité et les styles de vie exprimés par la mode ; la géographie et la mondialisation des pratiques vestimentaires ; les multiples figures du créateur de mode.
Les sources sont aussi bien issues de l’archéologie, de l’histoire, de la littérature critique que de la sociologie.


Elles s’étendent du Xe au XXIe siècle, des Histoires du moine Raoul Glaber jusqu’à des textes critiques sur les nouvelles technologies appliquées au textile, en passant par des inventaires après décès du XVe siècle, des textes sur les costumes berbères ou des critiques de costumes pour le cinéma. Les textes sont introduits et replacés dans leur contexte par des historiens de l’art et du vêtement, des conservateurs du patrimoine ou encore des sociologues.
Cet ouvrage de théorie et de pratique de la mode a été conçu de façon à être un indispensable manuel pour les étudiants, une référence pour les chercheurs et un guide accessible pour les amateurs.

Ouvrage collectif publié sous la direction de Philippe Sénéchal et Damien Delille.

Philippe Sénéchal est professeur d’histoire de l’art moderne à l’Université de Picardie Jules Verne à Amiens, il est l’un des cofondateurs de l’Institut national d’histoire de l’art (INHA), dont il a été directeur des Études et de la Recherche (2010- 2014). Il y a lancé l’étude de la mode et du vêtement, qu’il continue à enseigner. 

Damien Delille est maître de conférences à l’université Lumière Lyon 2, il a collaboré au programme sur l’histoire de la mode et du vêtement de l’INHA, où il a été co-commissaire de l’exposition « Christian Lacroix et les arts de la scène » en 2014. Ses recherches portent sur une histoire croisée de la mode, de l’art et du design à travers le prisme du genre.

Textes de Magali An Berthon, Christine Aribaud, Christine Bard, Gil Bartholeyns, Maude Bass-Krueger, Alexandra Bosc, Manuel Charpy, Annie Claustres, Françoise Cousin, Damien Delille, Frédéric Godart, Pascale Gorguet-Ballesteros, Marie-Laure Gutton, Hélène Gascuel, Martine Kahane, Catherine Lanoé, Aurélie Mossé, Morgan Jan, Isabelle Paresys, Delphine Pinasa, Maria-Anne Privat-Savigny, Aurélie Samuel, Philippe Sénéchal, Véronique Souben, Peter Stabel, Françoise Tétart-Vittu, Philippe Thiébaut, Marlène Van de Casteele, Marie Watier.


Couverture de Modes et vêtements. Retour aux textes © INHA / MAD

Couverture de Modes et vêtements. Retour aux textes © INHA / MAD 

Recueils de William Gell. Pompéi publiée et inédite (1801-1829)

La bibliothèque de l’INHA conservait dans ses fonds deux recueils de dessins intitulés Pompeii Published et Pompeii Unpublished, longtemps restés anonymes. Au cours de ses recherches, Hélène Dessales, archéologue spécialiste de Pompéi à l’École normale supérieure, a pu identifier leur auteur comme William Gell, archéologue britannique du XIXe siècle. Considéré comme un pair par les « antiquaires » Jean-François Champollion, John Gardner Wilkinson, Thomas Young ou Eduard Gerhard, mais aussi homme de lettres, ami de Walter Scott et de Thomas Moore, Gell est connu pour avoir révélé Pompéi à l’Europe en 1817, avec son ouvrage Pompeiana: The Topography of Edifices and Ornaments of Pompeii. D’un trait sûr, précis et élégant, ses croquis et aquarelles documentent les rues, les maisons, les peintures et monuments de Pompéi, offrant tour à tour des vues d’ensemble et reproductions de détails. Ils nous présentent la cité telle qu’elle fut découverte par les premiers spectateurs de son excavation, dans les premières décennies du XIXe siècle, offrant un témoignage précieux sur un état aujourd’hui disparu. Les deux recueils sont ici reproduits dans leur intégralité, tels qu’ils ont été constitués par leur auteur, avec leurs 370 dessins, inédits pour la plupart. Les notes qui les ponctuent ont été transcrites et traduites en français, et sont accompagnées de commentaires par Hélène Dessales.


Couverture de Recueils de William Gell. Pompéi publiée et inédite (1801- 1829) © INHA / Hermann

Couverture de Recueils de William Gell. Pompéi publiée et inédite (1801- 1829) © INHA / Hermann

Aux éditions de l’Institut national d’histoire de l’art

Louis Grodecki. Correspondance choisie, 1933-1982

Cette édition des correspondances de Louis Grodecki, enrichie par les témoignages de ceux qui furent ses disciples – Roland Recht, Xavier Barral i Altet –, fournit les bases scientifiques d’une historiographie critique du médiéviste et de son oeuvre.

La correspondance passive de Louis Grodecki, produite entre 1947 et 1982, est composée d’environ mille lettres dont les auteurs témoignent des prospections transpériodiques de l’historien ainsi que de la diversité de ses activités (recherche, conservation, inventaire et enseignement). Sa correspondance active (une centaine de lettres) permet de dresser la liste de ses étudiants et de reconstituer son réseau autant qu’elle témoigne de ses rapports avec certains collègues, comme André Chastel, de ses échanges d’idées avec d’autres (Pierre Bourdieu, Françoise Choay, Erwin Panofsky, Willibald Sauerländer, entre autres), de ses opinions politiques sur un monde en crise ou de ses engagements scientifiques et pédagogiques. Cette correspondance ouvre ainsi très largement sur l’atelier de l’historien de l’architecture autant qu’elle témoigne de la vie quotidienne.

Il est commun, chez les historiens, de publier les inédits des « grands auteurs » (Lucien Febvre, Apologie pour l’Histoire ou Métier d’historien, 1993), les cours laissés à l’état de brouillon (Jules Michelet, Cours au Collège de France, 1996) ou les correspondances (Marc Bloch, Lucien Febvre, Correspondance, 1994). La démarche est moins courante en histoire de l’art. Ce n’est que récemment que des textes inédits d’Henri Focillon et d’André Chastel ont été publiés et commentés, tandis que l’exercice de la biographie d’historiens de l’art à travers leurs fonds d’archives ou leurs oeuvres imprimées connaît un relatif engouement (à l’instar du Dictionnaire critique des historiens de l’art, édité par l’INHA, publié en ligne). Cet ouvrage s’inscrit donc dans cette nouvelle dynamique, afin de participer aux perspectives réflexives de l’histoire de l’art et de l’architecture.


Couverture de Louis Grodecki. Correspondance choisie, 1933-1982 © INHA

Couverture de Louis Grodecki. Correspondance choisie, 1933-1982 © INHA

Restaurer les oeuvres dans la nature. Eléments de réflexion de Gilles A. Tiberghien

Les œuvres du Land art se déploient dans le silence des déserts, nues, massives, monumentales et cependant d’une fragilité extrême. Pures présences, elles sont toujours sur le point de devenir invisibles, toujours au bord de la disparition. Penser leur restauration excède largement le domaine de spécialisation dans lequel on a souvent tendance à enfermer l’acte même de restaurer.
L’auteur Gilles A. Tiberghien est maître de conférences à l’université Paris-1 Panthéon – Sorbonne, où il enseigne l’esthétique. Il est membre du comité de rédaction des Cahiers du Musée national d’art moderne et corédacteur en chef avec Jean-Marc Besse des Carnets du paysage (Actes Sud / ENSP). Il vient de publier Le paysage est une traversée, Parenthèses, 2020.


Robert Morris (1931-2018). Untitled Earthwork (Johnson Pit #30), 1979. SeaTac, WA. King County Public Art Collection/4Culture. Photo: Colleen Chartier. Visuel extrait de l’ouvrage Restaurer les oeuvres dans la nature. Eléments de réflexion de Gilles A. Tiberghien

Robert Morris (1931-2018). Untitled Earthwork (Johnson Pit #30), 1979. SeaTac, WA. King County Public Art Collection/4Culture. Photo: Colleen Chartier. Visuel extrait de l’ouvrage Restaurer les oeuvres dans la nature. Eléments de réflexion de Gilles A. Tiberghien

Perspective
No 2020 – 1 Japon

Consacré au Japon, le prochain numéro de Perspective entend rendre compte de la richesse des études et des travaux que suscitent son patrimoine et sa création artistique. Loin de toute approche endogène ou essentialiste, il s’agira de considérer la thématique au-delà des frontières géographiques de l’archipel et de l’envisager à l’aune des dynamiques d’interactions économiques, culturelles et artistiques entretenues avec le reste du monde, les récits et les imaginaires qu’elle a nourris. La revue fera ainsi état de l’actualité de la discipline de l’histoire de l’art au Japon en proposant des grands débats portant sur les Jõmons, la question de la restauration des monuments historiques, ou encore sur les îles musées et les triennales d’art contemporain.

Fidèle à sa ligne éditoriale, la revue ouvrira ses pages à des contributions couvrant l’ensemble du spectre chronologique, traitant tant des cosmologies bouddhiques à l’époque médiévale, que de la construction de l’historiographie des avant-gardes, en passant par le renouveau des études sur la peinture populaire et les estampes érotiques, le marché de l’art ou encore le jardin comme objet de déconstruction des stéréotypes de la culture japonaise.

Avec les contributions de Jean-Sébastien Cluzel, Jean-Paul Demoule, Valérie Douniaux, Lilian Froger, Amaury A. García Rodríguez, Shihoko Iida, Inada Takashi, Tadashi Kawamata, Fram Kitagawa, Jean-Claude Lebensztejn, Michael Lucken, Matthew McKelway, François Macé, Christophe Marquet, Hiromi Matsugi, Matsutani Takesada, Miura Atsushi, Morimoto Yosuke, Laurent Nespoulous, Nishida Masatsugu, Kei Osawa, Cléa Patin, Jonathan Reynolds, Sugimoto Hiroshi, Kanoko Tamura, Yagasaki Zentarõ, Yamamoto Satomi, Yoshida Kõichi, Clélia Zernik, …


Couverture de la revue Perspective N° 2020 – 1 Japon © INHA

Couverture de la revue Perspective N° 2020 – 1 Japon © INHA