Nouveau numéro et nouvelle maquette pour la revue Perspective

Le numéro Perspective 2018 – 2 Détruire à paraître le 7 février 2019 s'intéresse aux manières dont l’histoire de l’art peut penser les actes de destruction qui touchent les œuvres dans leurs dimensions matérielle, conceptuelle, symbolique, métaphysique. Ce volume est aussi l'aboutissement d'une longue réflexion menée sur la restructuration formelle des contenus et l'identité graphique de la revue. Désormais dotée d'un nouveau logo et d'une nouvelle maquette, la revue confiera à des étudiants en écoles d’art le soin d’exposer en couverture le fruit de leurs travaux mûris à partir de la thématique proposée.

Perspective 2018 – 2 Détruire

Ce numéro est consacré aux manières dont l’histoire de l’art peut penser les actes de destruction qui touchent les œuvres dans leurs dimensions matérielle, conceptuelle, symbolique, métaphysique. Si la guerre et, en miroir, la question de la préservation et de la protection du patrimoine figurent bien au centre d’une telle thématique, celle-ci ne saurait pour autant se réduire à la violence de l’anéantissement, la destruction ne pouvant se comprendre que dans son rapport dialectique à la construction. Les différentes contributions rassemblées ici abordent ces pratiques à travers la diversité des motifs qui les sous-tendent (religieux, rituels, ludiques, guerriers, polémiques, etc.), en interrogeant les moyens de leur documentation et la mémoire qui en subsiste. De l’Égypte pharaonique au monde contemporain occidental, des Premières Nations de la côte nord-ouest de l’Amérique au continent africain moderne et contemporain, les questions du vandalisme et de l’iconoclasme y sont déployées jusqu’à explorer la fécondité du geste destructeur et la manière dont les artistes s’en sont diversement emparé.

296 pages | 145 illustrations couleur et noir et blanc
Parution : 7 février 2019
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Mimmo Paladino al rogo (« Mimmo Paladino au bûcher ») a titré Artribune, le 14 janvier 2012. Photographie de la fòcara avec les chevaux de Mimmo Paladino, pendant l’embrasement, Novoli (Salento), 2012. © Antonio Zac, 2012

Une nouvelle maquette

Fruit d’une longue élaboration menée par la rédaction en collaboration avec Anne Desrivières, la refonte de la maquette de Perspective trouve son aboutissement dans le présent volume. Tout en maintenant une continuité avec l’identité visuelle de la revue, un certain nombre de transformations visent à en améliorer la lisibilité. Une rubrique « Essais », dans laquelle alternent textes synthétiques et bilans historiographiques développés, s’est ainsi substituée aux anciennes divisions « Travaux » et « Lectures », des intercalaires sont venus rythmer l’ensemble par un rappel des différentes rubriques, les marges ont été unifiées, l’interlignage augmenté, les illustrations agrandies, les blancs privilégiés – autant de respirations encourageant une lecture plus fluide et claire, où le plaisir de la manipulation du bel objet servirait l’appréciation attentive des derniers développements de la recherche. Ce travail sur la restructuration formelle des contenus nous a conduits à repenser l’image globale de la revue par la refonte du logo, conçue par Marion Kueny, et la révision complète de la couverture.

Un partenariat avec des écoles d’art

À cet égard, dans l’optique de libérer l’image de son statut purement illustratif et de conférer ainsi toute sa place à la recherche visuelle, nous avons choisi de confier à des étudiants en écoles d’art et leurs équipes pédagogiques le soin d’exposer en couverture le fruit de leurs travaux mûris à partir de la thématique proposée. Les partenariats établis avec deux écoles d’art – qui diffèreront pour chaque livraison – permettent d’instaurer un dialogue entre recherche académique et recherche artistique, comme en témoigne la richesse des propositions reçues des institutions partenaires pour cette première réalisation, l’École nationale supérieure d’art et de design de Nancy et l’École supérieure d’art et de design de Reims. Dotée de rabats, la nouvelle couverture de Perspective offre ainsi la possibilité de présenter l’étudiant-artiste et d’éclairer brièvement le travail de recherche dont il est l’auteur.

C’est le projet de Ouassila Arras, Photos de famille, qui a été sélectionné pour figurer en couverture :

Ouassila Arras, Photos de famille
photographie de détail d’une installation, musée des Beaux-Arts de Reims
tapis décousus, 170 m2

À travers cette déconstruction de tapis aux motifs orientaux – ils recouvraient le cœur du foyer familial dans lequel j’ai grandi, en banlieue parisienne, et leurs motifs sont si familiers que je les assimile à des photos de famille –, c’est la destruction d’un non-dit, d’une histoire non transmise que je souhaite évoquer. Par ce geste, je fais l’hypothèse que rompre le silence qui persiste souvent entre les générations, alimentant l’ignorance et l’aphasie d’une identité, permettra de reconstruire et de retransmettre les mémoires orales, pour ensuite prendre le large.

© Ouassila Arras, 2018 / photo Victor Gorini / dans le cadre du partenariat INHA – ESAD de Reims