Décès de Bruno Foucart, historien de l'art

Bruno Foucart est décédé vendredi 5 janvier 2018. L’Institut national d’histoire de l’art salue la mémoire de ce grand historien de l’art du XIX^e siècle, engagé dans la sauvegarde du patrimoine, auquel plusieurs générations d’enseignants-chercheurs et de conservateurs du patrimoine doivent une part essentielle de leur formation.

Né en 1938 à Dijon, ancien élève de l'École normale supérieure (Ulm), agrégé de Lettres, Bruno Foucart a fait ses études d'histoire de l'art à la Sorbonne, au tournant des années 1960, sous l'égide d'André Chastel et de Jacques Thuillier. Il était spécialiste de la peinture et de l’architecture du XIX^ème siècle et engagé dans la protection du patrimoine, mais également attentif à l’art de son temps, qu’il défendit et soutint, même lorsque celui-ci semblait éloigné de sa période de prédilection.

Professeur à l'université de Dijon, à Paris-Nanterre, puis à la Sorbonne (Paris IV), mais aussi aux Beaux-arts de Paris et à l'École de Chaillot, directeur scientifique de la Bibliothèque Paul-Marmottan, Bruno Foucart a été l’un des principaux artisans de la redécouverte et de la sauvegarde de cette partie de l’art et du patrimoine du XIXe siècle qui avait longtemps été méprisée. L’exposition consacrée à Viollet-le-Duc au Grand Palais en 1979, dont il fut l’un des organisateurs, ainsi que sa thèse de doctorat d’État, Le renouveau de la peinture religieuse au XIX^ème siècle, publiée en 1987, et de très nombreux articles et contributions à des ouvrages collectifs, consacrés notamment aux édifices publics des XIX^ème et XX^ème siècles, ont restitué l'importance de certains artistes parfois oubliés ou dénigrés.

Il a joué un rôle pionnier au sein du cabinet de Michel Guy, quand celui-ci était en charge de la Culture (1974-1976), pour permettre la sauvegarde de ces patrimoines. Son engagement en tant que président du Centre André Chastel et lors de sa nomination en tant que vice-président de la Commission nationale de l'Inventaire général des monuments et des richesses artistiques de France. Il a été, durant plusieurs décennies, très actif au sein des actualités et politiques muséales, infatigable animateur de la Société de l'Histoire de l'art français. Il a notamment participé à la création du musée d'Orsay en 1986 puis plus tard à celle du Musée des années trente à Boulogne-Billancourt, dont il fut longtemps membre du conseil municipal et chargé du patrimoine et de la culture.

L'Institut national d'histoire de l'art lui rend hommage en rappelant sa participation et son implication à la table ronde du 9 juin 2009, organisée autour d'une réflexion sur l'histoire de l'architecture publique française (1795-1840) accompagnant la mise en ligne de la base de données CONBAVIL.