Sur les cimaises : prêts des collections de l'INHA de septembre à décembre 2017

Entre septembre et décembre 2017, plus d'une centaine d'œuvres de la bibliothèque de l'Institut national de l'histoire de l'art sera présentée dans une douzaine d'expositions temporaires en France et à l'étranger.

Le commissariat scientifique est confié à Dominique d'Arnoult, spécialiste de l'artiste, et dont la thèse publiée en 2014 avec le catalogue raisonné des œuvres de l'artiste offre un regard nouveau sur ce portraitiste.

L'exposition reconstitue les réseaux de sociabilité tissés par le peintre de l'Académie royale de Peinture et de Sculpture de Paris durant toute sa carrière (1744-1782). Les œuvres prêtées par la bibliothèque de l'INHA, quatre aquarelles sur papier d'Adrien Karbowsky et une aquarelle sur carton de Charles Henry Tenré représentant le salon des pastels de Jacques Doucet qui possédaient plusieurs œuvres du pastelliste, permettent d'aborder la postérité de Jean-Baptiste Perronneau.



Charles Henry Tenré, Le Salon de Doucet rue Spontini, aquarelle sur carton
[Bibliothèque de l'INHA, collections Jacques Doucet : OE 13]

La commissaire est Jane Munro, conservateur des peintures, dessins et estampes au Fitzwilliam Museum de Cambridge et directrice d'études en histoire de l'art  au Christ's College de Cambridge. L'exposition célèbre le centenaire de la mort de Degas (1834-1917) en présentant l'exceptionnelle collection de peintures, dessins, pastels, eaux-fortes, monotypes et sculptures en bronze et cire de cet artiste, conservée au Fitzwilliam Museum de Cambridge.

L'INHA prête un monotype intitulé "Deux femmes" (c.1878-79).

Edgar Degas (1834-1917) Deux femmes, c.1878-79. Monotype rehaussé de pastel.
[Bibliothèque de l'INHA, collections Jacques Doucet : EM DEGAS 10]

Le commissariat a été confié à Cécile Debray, conservateur en chef au musée national d'Art moderne. Le projet bénéficie également du soutien des héritiers de l'artiste. Derain a joué un rôle moteur et intellectuel dans l'éclosion du fauvisme et du cubisme. Cette exposition a pour ambition de retracer son parcours avant-guerre, durant lequel il a participé à toutes les avant-gardes les plus radicales. L'exposition rassemble une centaine de peintures, une vingtaine de sculptures et une quarantaine d'œuvres graphiques, dont les deux eaux-fortes et les deux gravures sur bois extrêmement rares prêtées par la bibliothèque de l'INHA.

André Derain [Trois femmes dont deux accroupies], vers 1905, gravure sur bois.
Annotation et signature de l'artiste au crayon en bas à gauche : "tirage à 3 exemplaires n°3.
A .Derain [Bibliothèque de l'INHA, collections Jacques Doucet : VI K11(42a)]

 

La commissaire de l'exposition est  Eliza Rathbone, conservateur en chef émérite à la Philipps Collection de Washington. Cette exposition est consacrée au plus grand chef d'œuvre de la collection Phillips, le Déjeuner des canotiers de Renoir, acheté par Duncan Phillips en 1923. Elle présentera les résultats des études techniques récentes jetant un nouvel éclairage sur la composition de Renoir. Deux portraits à l'eau-forte d'Auguste Renoir par Marcellin Desboutin sont prêtés par la bibliothèque de l'INHA.

Marcellin Desboutin Renoir accoudé, Pointe sèche, 1877
[Bibliothèque de l'INHA, collections Jacques Doucet : EM DESBOUTIN 58]

 

  • Gauguin l'alchimiste
    Galeries nationales du Grand Palais à Paris - 11 octobre 2017 au 22 janvier 2018

L'exposition est co-organisée par l'Art Institute de Chicago et le musée d'Orsay. Les commissaires sont Gloria Groom, Chair of European Painting and Sculpture Department à l'Art Institute de Chicago, Claire Bernardi et Ophélie Ferlier, respectivement conservateur des peintures et des sculptures au musée d'Orsay. Elle bénéficie d'une collaboration internationale avec des historiens de l'art et des restaurateurs, Peter Zegers, Richard Brettell et Dario Gamboni. Cette exposition sera la première à étudier en profondeur la remarquable complémentarité des créations de l'artiste dans le domaine de la peinture et des arts décoratifs, céramique, sculpture sur bois, bois gravés à la lumière des dernières recherches consacrées à l'étude des techniques et matériaux utilisés par Gauguin. La bibliothèque de l'INHA prête dix estampes de Gauguin, parmi lesquelles des pièces rares, imprimées par l'artiste lui-même, une estampe de Emile Bernard et le précieux "Cahier pour Aline" manuscrit par Gauguin et dédiée à sa fille.

Paul Gauguin, Auti te Pape (les femmes à la rivière), épreuve a.
Tirage par l'artiste, hiver 1893-1894. Gravure sur bois
[Bibliothèque de l'INHA, collections Jacques Doucet : EM GAUGUIN 9a]

 

Le commissaire est Bruno Girveau, directeur du Palais des Beaux-Arts de Lille, avec pour commissaires adjoints Chantal Georgel, conservateur en chef, conseillère scientifique à l'INHA et auteur de la monographie sur Millet parue chez Citadelles et Mazenod en 2014, Annie Scottez-de-Wambrechies, conservateur en chef et Régis Contentin, chargé des expositions et de la programmation contemporaine au Palais des Beaux-Arts de Lille. En dehors de son Angélus, Millet est un artiste mal connu, la dernière rétrospective remontant à 1975. Cette exposition constitue l'occasion de reconsidérer l'œuvre du maître, bien au-delà de l'étiquette "peintre paysan" qui lui est apposée. La bibliothèque de l'INHA prête trois eaux-fortes de l'artiste.

Jean-François Millet, Les glaneuses, eau-forte
[Bibliothèque de l'INHA, collections Jacques Doucet : EM MILLET 4]

 

  • Picasso/Lautrec
    Musée Thyssen-Bornemisza à Madrid - 17 octobre 2017 au 21 janvier 2018

Les commissaires sont le Professeur Franciszco Calvo Serraller, spécialiste de Picasso et Paloma Alarcó, conservateur en chef de Peinture Moderne au musée Thyssen-Bornemisza. L'exposition abordera pour la première fois de manière exhaustive l'impact de l'œuvre du peintre français Henri de Toulouse-Lautrec sur le jeune artiste espagnol. L'exposition est principalement consacrée aux années 1899-1904 : depuis le premier contact  indirect de Picasso avec l'œuvre de Lautrec par l'intermédiaire du groupe Els Quatre Gats, jusqu'à la découverte de ses œuvres lors de ses successives visites à Paris jusqu'en 1904, date de son installation en France. La bibliothèque de l'INHA prête deux lithographies de Toulouse-Lautrec ainsi qu'une photographie de Paul Sescau, à l'origine du tableau A la Mie, conservé au musée des Beaux-Arts de Boston.

Paul Sescau, A la Mie. Guilbert et sa maîtresse Mariette, c.1891 Photographie
[Bibliothèque de l'INHA, collections Jacques Doucet : Photothèque-peintures III, 163, 113]

 

L'exposition conçue par Yann Rocher raconte une double histoire : comment les architectes ont participé, aux côtés des géographes, des astronomes, des mathématiciens, des peintres et des dessinateurs à la découverte du globe terrestre et du cosmos ainsi qu'à leur représentation, et comment, en retour, cette découverte majeure - le globe terrestre - est venue hanter et hante toujours l'architecture, ses utopistes et ses humanistes, d'Adam Olearus (xviie) à Buckminster Fuller et à Rem Koolhaas, en passant par Claude-Nicolas Ledoux. La bibliothèque de l'INHA prête deux ouvrages d'architecture de Athanase Détournelle et Alois Musil et deux très grands dessins du xviiie siècle représentant un projet de mausolée pour un souverain.

 

Anonyme. [Projet de mausolée pour un souverain. Elévation et coupe]. XVIIIe siècle.
[Bibliothèque de l'INHA, collections Jacques Doucet : OA 565]

 

Le commissariat a été confié à Alexandre Cojannot, conservateur en chef aux Archives nationales et Alexandre Gady, professeur d'histoire de l'art moderne à l'université Paris-Sorbonne. Aujourd'hui familière, la figure de l'architecte ne s'est dégagée que progressivement des métiers traditionnels du bâtiment, pour occuper une place spécifique dans les arts et la société en Europe. Commencée en Italie à la Renaissance, cette mutation s'est accélérée au xviie siècle avec l'émergence d'une identité professionnelle propre. Dans quelles conditions cette évolution a-t-elle eu lieu en France ? Quels y ont été ses enjeux sociaux, culturels et artistiques ? Et quelles conséquences a-t-elle eues sur la pratique de la construction ? Ces questions sont au cœur de l'exposition pour laquelle la bibliothèque de l'INHA prête deux ouvrages et un dessin d'architecture.

Anonyme. Élévation du dôme du palais du Luxembourg à Paris, plume et encre brune. XVIIe siècle
[Bibliothèque de l'INHA, collections Jacques Doucet : OA 375]

Nathalie Muller
Service du patrimoine