Van Tilburg, Merel Chercheuse accueillie (janvier-décembre 2014)

Biographie

Études en histoire de l'art, histoire du théâtre et philosophie à l'Université d'Amsterdam. 2004 : Master en Histoire de l'art, « Edouard Vuillard, metteur en scène de l'instant pictural » (en néerlandais), sous la direction du professeur Dario Gamboni. 2005-2011 : assistante de recherche et enseignante à l'Université de Genève, chaire d'Histoire de l'art de la période contemporaine, professeur Dario Gamboni. Thèse soutenue en 2013, « Staging the Symbol : the Nabis, Theatre Decoration, and the Total Work of Art ». 2008-2011 : chercheuse associée du programme doctoral « Art & Science » du Fonds national suisse, mené par les Universités de Berne, Fribourg, Genève, Zurich, et en particulier du module « Art et psychologie autour de 1900 » dirigé par Dario Gamboni. 2010-2012 chercheuse associée du projet de recherche « Redefining European Symbolism », dirigé par le professeur Richard Thomson (Universités d'Édimbourg et Genève, INHA, musée d'Orsay, Van Gogh Museum, National Gallery of Schotland). 2011-2012 : enseignante, Département d'Histoire de l'art, Université d'Amsterdam. Depuis 2007, critique d'art pour la revue flamande De Witte Raaf. Novembre 2012 - mars 2013 : critique d'art en résidence, « Embassy of Foreign Artists », Genève. Juin – août 2013 : boursière post-doc au Kunsthistorisches Institut Max Planck, Florence. Depuis septembre 2013, boursière post-doc du Fonds national suisse, « Early Postdoc.Mobility », projet de recherche « modernism and the Carpet Paradigm ».

  • « Not just a pretty picture », article sur les papiers peints d'artistes, TATE Etc Magazine, No 26, automne 2012, p. 42-49.

Bibliographie

  • « Symbolistisch theater », Kunstschrift, Vol. 56, No 2, avril-mai 2012, p. 22-25.
  • « Les Années nabies de Pierre Bonnard : lignes et intimités », in : Les Lettres et les arts. Cahiers suisses de critique littéraire et artistique, No 11, janvier-mars 2012, p. 55-59.
  • « Rethinking the Carpet Paradigm : Critical Footnotes to a Theory of Flatness », in : Meta-textile. Identity and History of a Contemporary Art Medium', Marco Costantini et Tristan Weddigen, éd. Emsdetten/Berlin, Edition Imorde, 2011, p. 131-142.
  • « Des horizons infinis dans le cercle restreint d'intérieur : Stimmung in Edouard Vuillard's Decorative Paintings », in : Stimmung als ästhetische Kategorie und künstlerische Praxis, Kerstin Thomas, éd. Berlin/Munich, Deutscher Kunstverlag, 2010, p. 179-195.
  • « Traveling Painting », in : Crack - Koen van den Broek, Wouter Davidts, éd., Amsterdam, Valiz, 2010, p. 77-84.
  • « Women, Wallpaper, and Politics », in : Face au mur : papier peints contemporains, cat. expo, Lausanne : Mudac et Pully : Musée de Pully, 2010, p. 34-38.

Projet de recherche
Le modernisme et le paradigme du tapis, c. 1870-1990

Les rapports entre art visuel et design forment un thème principal dans la majorité des théories et pratiques de l'art moderniste. L'approche formaliste des arts visuels a trouvé son parallèle fonctionnaliste dans le dogme « form follows function » : l'art et le design moderniste partagèrent une esthétique de purification et de réduction. La « purification » de la forme en peinture résulta en une insistance sur la planéité de la surface du tableau. Avec la combinaison des formes abstraites et l'absence de profondeur, la peinture moderniste, selon certains, aurait suivi les lois des arts décoratifs établies en Europe dès le XIXe siècle, fondées notamment sur le design du tapis oriental ou orientaliste : le « paradigme du tapis ». Prenant le « paradigme du tapis » comme point de départ, ce projet de recherche propose d'entamer une relecture des rapports entre peinture et arts du textile pendant l'ère du modernisme (c. 1870-1960), intégrant aussi des œuvres post-modernistes critiquant directement le formalisme de l'art moderniste, notamment par l'emploi des tissus pour créer des « anti-formes » (années 1960 et début des années 1970). Si la théorie de l'art moderniste était fondée sur une stricte hiérarchie entre art et design, elle a pu marginaliser le travail artistique notamment des femmes, à qui l'exécution des arts « mineurs » du textile était réservée, et des tapisseurs du monde non-occidental. À travers une série d'études de cas présentées en ordre chronologique, le principal objectif de cette étude est de retracer l'histoire des rapports entre peinture et arts du textile à l'époque moderniste et de mettre en lumière le « revers » du paradigme du tapis, c'est-à-dire les pratiques artistiques exclues d'une histoire de l'art hiérarchique. Les études de cas incluent à la fois des « grands » peintres modernistes qui se réfèrent dans leur travail à la tapisserie (Henri Matisse, Fernand Léger), des artistes connus et moins connus qui ont créé des tapis ou broderies (Fernand Léger, Hélène et Isidore de Rudder, Hermann Obrist, Armand Point, Dieter Roth et Ingrid Wiener), des artistes qui mettent en œuvre la matérialité du médium textile (Robert Morris, Eva Hesse, Joseph Beuys), des artistes qui se concentrent sur le potentiel spatial ou sculptural du médium textile (Le Corbusier, Sonya Rapoport) et des artistes occidentaux qui se sont référés directement, dans leurs œuvres, à l'échange culturel avec les arts et artistes du textile non-occidentaux (Hélène et Isidore de Rudder, Sheila Hicks).