Chang, Ting Chercheuse accueillie (janvier-juin 2010)

  • Biographie résumée

Ting CHANG, assistant professor à Carnegie Mellon University (Pittsburgh, USA), termine un livre intitulé : Collecting Asia : Desire, Travel and Museums of Asian Art in 19th-Century France (Collectionner l'Asie : désir, voyage et musées d'art asiatique dans la France du XIXe siècle), livre dans lequel elle étudie la période décisive où les collections façonnèrent les identités individuelles et nationales, tout en participant des fantasmes et des systèmes de connaissance. Le musée Guimet et le musée Cernuschi sont les pivots de cette histoire, à l'instar de la collection privée – finalement dispersée – d'Edmond de Goncourt. Ting Chang a soutenu sa thèse de doctorat à l'Université de Sussex en Grande-Bretagne avant d'enseigner à McGill University à Montréal. Elle a bénéficié du soutien du Conseil de la recherche en sciences humaines du Canada et des grandes institutions américaines de l'histoire de l'art, comme le Getty Research Institute et le Clark Art Institute. Ses travaux ont paru dans des revues et des ouvrages de référence tant en anglais, en français qu'en hollandais.

  • Bibliographie restreinte
  • « Entre art et science : la représentation des Japonais dans les Promenades japonaises d'Emile Guimet et Félix Régamey », dans L'artiste savant à la conquête du monde moderne, Anne Lafont, dir., Strasbourg, Presses universitaires de Strasbourg, 2010, p.157-166.
  • « Disorienting Orient : Duret and Guimet, Anxious Flâneurs in Asia », dans The Invisible Flâneuse ? Women, Men and Public Space in Nineteenth-Century Paris, Aruna D'Souza and Tom McDonough, dir., Manchester University Press, 2006, pp.65-78.
  • « Le don échangé : L'entrée des collections privées dans les musées publics au 19e siècle », dans Collections et marché de l'art en France 1789-1848, Monica Preti-Hamard et Philippe Sénéchal, dir., Rennes, Presses universitaires de Rennes et INHA, 2006, p.87-95.
  • « Hats and Hierarchy in Courbet's The Meeting », The Art Bulletin, décembre 2004, p.716-728.
  • « Bruyas, Paris and Montpellier : Artistic Center and Periphery », Bonjour, Monsieur Courbet. Masterpieces from the Alfred Bruyas Collection of the Musée Fabre, cat. d'exp., Paris, RMN, 2004, p.45-52.
  • Résumé du projet de recherche

Conférence du mardi 8 juin 2010, salle Vasari, 18h :

Le cabinet chinois de Goncourt : un fantasme ? Cette conférence portera sur le cabinet des arts d'Extrême-Orient d'Edmond de Goncourt et sur le livre hybride qui l'accompagne : La maison d'un artiste, ouvrage indéterminé relevant du catalogue, de l'inventaire, et de l'autobiographie, dont les strates multiples, sédimentées en son sein, renvoient aux identités personnelles, familiales et sociales de l'auteur-collectionneur. Cette perspective, hautement individuelle, voire idiosyncratique, met en lumière des développements encore plus importants, liés à la guerre franco-prussienne et à la Commune de Paris. Par ailleurs, la conférence propose de voir, dans la collection d'objets chinois et japonais de Goncourt, une part de fantasme : fantasme de l'autre et fantasme de soi. Toutefois, loin d'adhérer à l'idée convenue d'un Occident du progrès et d'un Orient rétrograde et pré-industriel, le fantasme oriental de Goncourt engageait une Asie hyper-esthétique qui renforçait l'image d'une France du XIXe siècle, médiocre, et en mal de sa gloire révolue.

La conférence laisse entendre que, suivant un tel projet, le collectionneur s'appuya textuellement sur La maison d'un artiste et visuellement sur une stratégie d'exposition qu'il déploya à l'intérieur même de son hôtel particulier.