Gestes ambigusCoordonné par Valérie Boudier et Anne Creissels, Maîtres de conférences à l’université de Lille 3, chercheures associées au CEHTA

Le séminaire gestes ambigus propose, dans une approche transhistorique et transdisciplinaire, de réfléchir aux liens entre gestes réels et gestes figurés en tentant de mesurer ce que les corps vivants font aux images et, réciproquement, ce que l'image fait aux gestes.

Au croisement du corps et de l'image, le geste manifeste les glissements du corps aux représentations, relevant simultanément d'une expérience du corps et de sa mise en images. Il désigne d'ailleurs indifféremment le mouvement et l'attitude. 

Par rapport au "geste écrit", en particulier dans les traités de civilité de la Renaissance qui se sont donné la tâche de définir, voire de codifier, toute une gestuelle sociale, le "geste en image" se manifeste souvent sous une forme ambiguë. Il n'est pas rare qu'un seul geste soit la condensation de deux ou plusieurs formules gestuelles.

Le geste tient une place centrale dans le projet initié par Aby Warburg (historien de l'art contemporain de Freud, fondateur de l'iconologie) d'une approche anthropologique des images. La survivance de l'antique se manifeste à travers des gestes porteurs d'affects qui oscillent entre des forces contraires (telles amour et guerre). Et leur puissance provient en particulier de cette ambiguïté. 

Foncièrement partageable, le geste est un opérateur de projection ou de conformation pour le spectateur. C'est ainsi que les images peuvent devenir agissantes. C'est aussi pour cette raison que les pratiques performatives (qu'il s'agisse de pratiques rituelles, sociales ou artistiques) participent de l'activation de mythes. Certaines formes performatives contemporaines mettent singulièrement en jeu cette puissance du geste en amplifiant, par condensation, leur ambiguïté.

Ce séminaire est ouvert à toute personne intéressée (étudiants, chercheurs, artistes...). Il est fondé sur des présentations de travaux en cours (recherches théoriques ou/et pratiques) suivies de discussions. Les propositions d’intervention sont les bienvenues. En revanche, il n’y a pas de validation possible.

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Informations pratiques

27 mai 2016
Locaux du CEHTA
Institut national d’histoire de l’art
2, rue Vivienne ou 6 rue des Petits Champs
75002 Paris

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