Questionner les « Processus »Séance de séminaire du Labex CAP

La troisième séance de séminaire du Labex CAP considérera des objets aussi divers que la création musicale contemporaine, la mise en récit(s) de la photographie dans la seconde moitié du xxe siècle en France et la production de bronzes au xixe siècle sous l’angle de leurs processus créatifs.

La notion de processus créatif a bénéficié ces dernières années d’un large engouement dans le domaine de sciences humaines, au point même de susciter la critique. En envisageant l’œuvre d’une manière dynamique et en offrant à l’étude une temporalité complexe, cette notion ouvre des champs d’interprétation plus larges à des objets déjà étudiés. Sa méthode permet de développer une démarche généticienne appliquée à « rebours », c’est-à-dire de retrouver l’origine de l’œuvre, l’idée première, et de décomposer le feuilleté d’expériences dont elle est constituée. Ou, au contraire, de suivre la création dans son « événement », de documenter ses aléas jusqu’à son achèvement, sa diffusion, sa réception. En suivant le fil de la réalisation de l’œuvre via ses processus de conception, c’est le « monde » de la création dans son ensemble que l’on considère, l’étude des œuvres dépasse leur unicité et leurs singularités pour s’ouvrir à leur dimension relationnelle.

Cette séance du séminaire du Labex CAP s'articule en trois sessions associant chercheurs et créateurs afin de mettre en perspective approches théoriques et créatrices dans les domaines de la photographie, de la musique et de la sculpture.

Programme de la séance : 

14h-14h30
Introduction
Daniel Ferrer (ITEM-CNRS)

14h30-15h30
Session 1/ Photographie

Juliette Lavie (post-doctorante, HiCSA/MAM)
Quelles mises en récit(s) pour la photographie ?
Quels sont les ressorts d’écriture des photographes qui se proposent depuis 1945 de mettre en récit(s) la photographie ? Existe-t-il une « cuisine », un modus operandi de recettes et d’ingrédients qui renseigneraient sur la manière dont ces praticiens-historiens écrivent l’histoire de la photographie ? En interrogeant la notion de « processus », en détaillant les conditions d’écriture de cette catégorie d’auteurs qu’apprenons-nous des méthodes de travail et des étapes mises en œuvre pour écrire sur la photographie.

Invité : Daniel Challe (Photographe, Enseignant de photographie à l’École Européenne Supérieure d’Art de Bretagne : site Lorient)

Pères primitifs
Photographe paysagiste, adepte de la chambre photographique, Daniel Challe évoquera le dialogue qu'il a instauré dans son travail avec les photographes du XIXème siècle. Il nouera des liens entre le travail d'écriture et de recherche qu'il a mené autour de ses "pères" et ses propres images.

Discussion

15h30-16h30
Session 2/ Musique

Invité : Hèctor Parra – (compositeur, enseignant à l’IRCAM)
La science dans ma pensée compositionnelle
Hèctor Parra montrera l’impact de la science –notamment la physique et la biologie– dans ses pratiques compositionnelles. À cet égard, il évoquera ses principaux parallélismes structurelles et modèles pour la composition.

José L. Besada (post-doctorant, IRCAM/CRAL)
Collaborations musique/science(s). Enjeux cognitifs
Maints compositeurs actuels trouvent leur inspiration dans un large éventail de modèles scientifiques – plus ou moins formels, plus ou moins spéculatifs –, et les inscrivent dans une grande diversité de pratiques. Ces pratiques découlent parfois d’un processus de rétroaction entre l’artiste et un ou plusieurs collaborateurs. Quels sont les mécanismes cognitifs permettant un tel échange vers la création d’un objet sensible ?

Discussion

16h30-17h00
Pause

17h00-18h00
Session 3/ Sculpture

Élodie Voillot (post-doctorante, INHA/BnF)
Le bronze en action : créer, recréer et interpréter les modèles
À l’instar des autres arts du multiple, la sculpture en bronze questionne le rapport entre la création d’un modèle et son exécution. La tension dans ce phénomène s’accrut significativement quand, au XIXe siècle, l’industrialisation des processus de fabrication et l’apparition d’un marché de l’édition éloignèrent encore plus la main du créateur de sa production. À travers l’étude de la conception, de la circulation, de même que de la transformation des modèles, nous interrogerons les notions d’originalité et d’authenticité telles qu’elles s’élaborent au XIXe siècle.

Invité : Julien Perrier (sculpteur, fondeur)
Geste technique et geste créateur : fondre en bronze

Discussion

18h00-18h20 Conclusion et questions de synthèse
Jacques Theureau (IRCAM-CNRS)

Discussion

_____

Informations pratiques 

9 juin - 14h-19h

Galerie Colbert, salle Jullian
Institut national d’histoire de l’art
2, rue Vivienne ou 6 rue des Petits Champs
75002 Paris

Vous trouverez le programme détaillé du séminaire en pièce jointe.