Rencontre à la librairie des Pups de l'Université Paris-Sorbonne Présentation des deux derniers livres de la collection ART'HIST

Venez assister à la présentation des deux derniers livres de la collection ART'HIST, le jeudi 11 février à la librairie des Pups de l'Université Paris-Sorbonne en présence des auteurs.

La notion de génie est inévitable en histoire de l’art, mais que signifie-t-elle véritablement ? Son usage témoigne du jugement passionné de celui qui l’emploie, une démonstration de l’exceptionnalité quasi messianique du créateur. La première moitié duXIXe siècle représente un tournant dans l’histoire sémantique du génie : si le siècle des Lumières avait démontré le génie de certains hommes en faisant de cette notion une faculté, le romantisme la transcende ; le concept prend corps en devenant l’essence de l’artiste remarquable – il y a désormais des génies incarnés. Ce renouvellement du terme fut conditionné par la diffusion du savoir, mais aussi par les bouleversements politiques qui eurent lieu au lendemain de la Révolution française. La société du Consulat, gouvernement d’origine militaire en quête de pacification, revendiquait d’autres formes de « grandeurs » que les seuls hauts faits militaires ; la figure de l’artiste d’exception répondant parfaitement à ce nouveau type de modèles glorieux envahit dès lors les murs des Salons, les carrefours, ou les pages des revues illustrées.

Victor Müller (1830-1871) a vécu de 1851 à 1858 à Paris. Il y a travaillé chez Ary Scheffer, chez Couture. Il a, « la boîte à peinture sur le dos », découvert la forêt de Fontainebleau et les peintres de Barbizon. Il a connu Courbet, dont on décèle l’influence dans sa production dès 1855. Il sera plus tard l’un de ceux qui introduiront dans les pays allemands une véritable « courbetomanie ». Les lettres inédites ici publiées, accompagnées d’une riche iconographie, sont conservées au Städel Museum de Francfort. Elles constituent un document rare, passionnant à plusieurs titres : l’historien de l’art y lira tout l’enthousiasme du jeune artiste, mais sa perplexité aussi dans un lieu où la peinture se joue ; le sociologue y trouvera les données chiffrées du coût de la vie à Paris, où pour l’artiste débutant la question d’argent est douloureuse, tant la capitale française est chère ; l’amateur découvrira le peintre en gestation, et tous, peut-être, s’amuseront des relations pleines de délicatesse et de difficulté qui lient le fils à sa mère. Cette correspondance nous rappelle aussi à quel point, avant les ostracismes de 1870, Paris était pour les artistes allemands une ville de liberté et de création.

Horaires & accès

Jeudi 11 février à 18h
Université Paris-Sorbonne
entrée par le 28 rue Serpente 75006 Paris.