Ideal Forms & Ideal Seeing in the Renaissance

Double portrait, vers 1530, Musée Martin von Wagner, université de Würzburg

Aux XVe et XVIe siècles, l’idéal esthétique et son expression redeviennent un problème central, abordé selon des critères inédits. La pensée théorique relative à l’idéal et à la beauté, depuis Léon Battista Alberti jusqu’à Giordano Bruno, est enracinée dans des perspectives culturelles qui varient selon l’environnement géographique, politique et social. La perception d’un même phénomène est susceptible d’être influencée par la culture de l’observateur et par certains états psychologiques, comme l’extase religieuse. Parallèlement à la notion d’« idéal absolu », qu’il soit défi ni de manière rationnelle, par exemple par des proportions arithmétiques, ou conçu comme inaccessible à la condition humaine, va également émerger l’idée que la forme idéale présumée entretient nécessairement un dialogue bilatéral et continu avec des critères culturels préexistants, introduisant par là même l’idée d’une relativité. Certains concepts idéaux gagnent les ateliers et les artistes cherchent à les concilier avec leurs matériaux et leurs techniques. De surcroît, la période devient de plus en plus consciente que la perception des formes idéales, au lieu de fonctionner selon un processus simple, dépend de l’interaction complexe de différentes composantes. Les modalités optiques et de perception, permettant d’apprécier l’idéal et la beauté de manière adéquate, bénéficient d’un approfondissement extraordinaire.

Dans le cadre d’une telle approche, embrassant à la fois les objets et les processus optiques et de perception, la question de l’idéal et de la beauté pendant la Renaissance n’a pas encore été suffisamment examinée. C’est selon cet angle d’attaque que le colloque se propose d’approcher une série de questions qui se sont distinguées jusqu’à maintenant dans le débat scientifique – débat qui n’a d’ailleurs pas approfondi de manière satisfaisante les dynamismes réciproques entre les différents genres. Les contributions chercheront à examiner l’histoire des savoirs et des sciences relative aux idéaux et aux idées concernant la beauté, afin de mieux comprendre les défis auxquels la recherche est confrontée encore aujourd’hui.

Organisé par l’Institut für Kunstgeschichte (LMU München), l’École Pratique des Hautes Études (Sorbonne) et l’Accademia Nazionale di San Luca, sous la direction scientifique de Sabine Frommel et Ulrich Pfisterer.

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Informations pratiques

12 e 13 dicembre 2016
Accademia Nazionale di San Luca
Piazza dell’Accademia di San Luca 77
00187 Roma