Signatures en révolution : autour de "La Mort de Marat" de Jacques-Louis DavidSéminaire « cultures visuelles des Lumières »

L’histoire de l’art est une discipline aux frontières. Par-delà les traditionnelles hiérarchies entre high art et low art, ce séminaire, à vocation pluridisciplinaire, entend rendre compte aussi bien des chefs-d’œuvre consacrés que des images scientifiques ou techniques, des graffitis et des cultures visuelles politiques dans un long dix-huitième siècle.

La modernité critique des Lumières est en effet indissociable de cette production d’images et d’artefacts qui définit une manière nouvelle de voir le monde. Comment la naissance conjointe de l’histoire de l’art, de l’histoire naturelle, de l’anthropologie et de l’esthétique peut-elle nous aider à ressaisir le projet des Lumières ? Pour sa deuxième année, le séminaire entend explorer ce champ en pleine reconfiguration. Nous interrogerons notamment les frontières entre art, design, et science à travers l’image ; les identités liées aux catégories de genre et de race; l’histoire du regard et de la subjectivité ; les liens entre art et culture politique.

Séminaire coordonné par Charlotte Guichard (CNRS/ENS) et Anne Lafont (INHA)
Contact : charlotte.guichard @ ens.fr et anne.lafont@inha.fr

Présentation de la séance

Sur les images éphémères et fragiles qui caractérisent  les cultures visuelles révolutionnaires, la signature est partout : sur les assignats, les papiers d’identité, les gravures, la paperasse administrative, les pétitions et les affiches placardées sur les murs. Signe d’identité, la signature devient aussi un signe d’authentification, de présence et même d’engagement. C’est à l’aune de ces transformations que l’on propose d’étudier La Mort de Marat de Jacques-Louis David (musée des Beaux Arts de Bruxelles). Dans le tableau, David porte un regard réflexif et éminemment contemporain sur ce nouvel âge de la signature. Mais pas seulement : cette réflexion sur les cultures visuelles de la signature est articulée à une conception plus étroitement autographique de l’art du tableau : la signature autographe renvoie à la présence du peintre à sa toile, en même temps qu’à son engagement individuel, en tant que peintre mais aussi, ici, en tant qu’homme politique.

Intervenant

Charlotte Guichard, CNRS/IHMC

Informations pratiques

Séminaire ouvert aux étudiants à partir du niveau master.
4 avril 2016 - 10h-12h

École normale supérieure
45, rue d’Ulm, 75005 Paris
En salle de séminaire de l’Institut d’Histoire moderne et contemporaine (escalier D, 3ème étage).