L’Algérie – ce territoire cinématographique3e séance du séminaire Made in Algeria

En Algérie, il y a une volonté de se faire entendre, c'est ça que j'ai envie de filmer.
Tariq Teguia

A l'occasion de la sortie de son dernier film, Révolution Zendj, et de sa rétrospective au Centre Pompidou, le cinéaste Tariq Teguia est l'invité du séminaire.
Une discussion sera engagée autour du territoire algérien comme matrice cinématographique et lieu du politique, avec Zahia Rahmani, co-responsable du programme Made in Algeria. Généalogie d’un territoire

Tariq Teguia  est un cinéaste et photographe algérien. Il vit à Thessalonique. Sa thèse de doctorat, soutenue en 2001, s’intitule Robert Franck : Fictions cartographiques. Toute son œuvre peut être lue à la lumière de cette recherche qu’est le ou les territoire(s) et les possibles fictions qu’il(s) engendre(nt).

L’œuvre de Tariq Teguia témoigne d’une volonté de perpétuer l’essence même du cinéma. Une  tension, qui est celle d’une pratique esthétique radicale, celle d’un auteur, la sienne, et de la nécessite de participer dans le même temps de l’exercice d’une ambition collective. Si ses films traitent de la société et de ses désirs, que se soit en Algérie, en Grèce ou ailleurs, ils agissent toujours comme de la politique en acte, et c’est là toute la force de cette œuvre. 

En 2008, son film, Inland, l’a révélé comme l’un des plus grands cinéastes du moment. Son premier long métrage, Rome plutôt que vous (2006), œuvre centrée sur la question de l'exil a été récompensée au festival de Belfort. Venu au cinéma après une formation en philosophie, il a co-réalisé en 1992, avec son frère Yacine Teguia, un premier court métrage de fiction Kech'mouvement ?. La même année il commence à produire ses propres travaux photographiques. Il continue également à tourner des courts métrages en Algérie, comme Ferrailles d'attente en 1998 et  La Clôture en 2003. En 2008, son deuxième long métrage, Inland, est sélectionné à la Mostra de Venise.

Tariq Teguia est l’invité du Centre Pompidou du 6 au 15 mars 2015.

Le cinéaste sera présent à toutes les séances avec un invité, critique ou philosophe. Ils dialogueront avec le public à l’issue des projections.
Programmation « Tariq Teguia, films et rencontres »

Filmographie
1993 Kech’mouvement ?, court métrage
1996 Le Chien, court métrage (introuvable)
1998 Ferrailles d’attente, court métrage
2003 La Clôture (Haçla), court métrage
2006 Rome plutôt que vous (Roma wa la n’touma)
2008 Inland (Gabbla)
2013 Venice 70, Future Reloaded’s part : Le Cinéma, demain, court métrage
2013 Révolution Zendj (Thawra Zanj)

Sélection de lectures

  • « "Révolution Zendj" », film-foudre, grand prix à Belfort », Jacques Mandelbaum, Le Monde, 5 décembre 2013
  • « "Inland" le prouve, un grand cinéaste est né, il nous vient d'Algérie », Jacques Mandelbaum, Le Monde, 24 mars 2009
  • « "En Algérie, il y a une volonté de se faire entendre, c'est ça que j'ai envie de filmer" », Isabelle Regnier, Le Monde, 15 avril 2008

--
Made in Algeria, généalogie d'un territoire, est un programme initié par Zahia Rahmani, responsable du domaine de recherche "Art et mondialisation" de l'INHA et Jean-Yves Sarzain, directeur du Département des cartes et plans de la BnF en collaboration avec le MuCEM, Musée des civilisations de l'Europe & de la Méditerranée. Rythmé par un séminaire bimensuel à l'INHA en 2015, il précède l'ouverture au MuCEM de l'exposition du même nom, le 19 janvier 2016. Ce programme se veut opérer comme un moteur épistémologique sur les relations de causes à effets qui ont trait à l'histoire coloniale et ses représentations. Il donnera lieu à la constitution d'une base de données cartographiques consacrée au territoire de l'Algérie, un catalogue d'exposition et un colloque international suivi d'une publication.

Accéder au carnet du programme Made in Algeria

Direction du projet Made in Algeria
Zahia Rahmani, Responsable du programme de recherche "Art et Mondialisation", INHA
Jean-Yves Sarazin, Directeur du Département des cartes et plans, BnF

Coordination du projet Made in Algeria
Marie Civil, chargée d'études, INHA
Aline Pighin, chargée d'études, INHA

10 mars 2015 - 18h-20h
Galerie Colbert
Salle Giorgio Vasari
Institut national d’histoire de l’art
entrée libre