Écrans urbains. Topologie des écransSéminaire Ecrans exposés. Art contemporain, Cinéma, Média

Séminaire organisé par Riccardo Venturi (pensionnaire, INHA) et Géraldine Sfez (maître de Conférences en Études Cinématographiques, Lille 3)

Richard Koeck (Université de Liverpool), Mise-en-urbanité : urban screen narratives transgressing art, architecture and advertising

Dans cette communication, Richard Koeck développera et prolongera les recherches menées dans son livre Cine-scapes (2012) dans lequel il a analysé les relations entre espace urbain, architecture et image en mouvement. Si la place de l’architecture au cinéma a été jusqu’ici largement traitée, il s’agit d’inverser la perspective en montrant que l’architecture post-moderne est fondamentalement cinématographique et influencée par un phénomène que Koeck nomme « mise-en-urbanité ».
Ainsi que se passe-t-il si nous considérons la ville comme un lieu de consommation visuelle, comme un dispositif visuel, ou encore comme un système fondé sur le mouvement, la lumière, le corps que nous pouvons explorer de manière cinématique, cinétique et synesthésique ? Dans quelle mesure les écrans et les technologies liées aux écrans offrent-ils une logique narrative qui transgresse les frontières entre l’art, l’architecture et la publicité ?
En prenant le cinéma comme un prisme à travers lequel regarder les espaces urbains, Richard Koeck met à jour le phénomène filmique et cinématographique et les qualités spatiales inhérentes à nos paysages post-modernes.

Richard Koeck est professeur en Architecture et Arts visuels à l'Ecole d'Architecture de l'Université de Liverpool. Il a notamment publié Cine/Scapes: Cinematic spaces in Architecture and Cities (Routledge, 2012) et co-dirigé The City and the Moving Image (Palgrave, 2010) et Cinematic Urban Geographies (Palgrave, 2015).

Nanna Verhoeff (Université d’Utrecht), Mobile Architecture: How to Do Things With Screens

Cette communication consistera à mettre en lumière les logiques spatiales et temporelles des medias et des écrans urbains à partir de la notion d’architecture comprise comme design et construction de notre habitat.
En réfléchissant à et en s’inscrivant dans certains débats actuels à la fois dans le champ des études sur les media mobiles ou urbains et dans celui du design urbain ou de l’architecture des medias, cette logique spatiotemporelle propre aux pratiques de navigation sera mise en rapport avec des structures spatiales et urbanistiques.
Les fonctions de mobilité, temporalité et transformation dans ces pratiques performatives seront tout particulièrement considérées.
Les rapports entre interfaces technologiques, mobiles ou localisées, interventions publiques et infrastructures fixes ou temporaires nous permettront ainsi de comprendre le statut des projets urbains temporaires, nous conduisant à remettre en cause l’idée traditionnelle de l’architecture conçue comme fixe et plus ou moins permanente. La notion d’“architectural” sera utilisée pour analyser ces projets afin de montrer la similitude mais aussi la différence qui existe entre une pensée traditionnelle de l’architecture et la façon dont les medias “mobiles” l’infléchissent.
L’analyse portera sur des projets actuels qui utilisent des écrans pour un feuilletage et une extension dans l’espace urbain et plus particulièrement sur certains aspects de ces écrans urbains, qui témoignent d’une logique mêlant architecture et cartographie. Cette double logique repose sur la combinaison d’un design (spatio-temporel) et sur des pratiques performatives (mobiles). Or cette logique se trouve au cœur, comme l’a montré Nanna Verhoeff dans son livre “Mobile Screens” (2012), de notre actuel régime de navigation visuelle.

Nanna Verhoeff est professeur associée en Comparative Screen and Media Studies au département Culture et Médias de l'Université d'Utrecht. Elle a notamment publié The West in Early Cinema: After the Beginning (2006) et Mobile Screens: The Visual Regime of Navigation (2012).

Accéder aux informations sur le séminaire « Écrans exposés »

18 mars 2015 - 17h30-20h
Galerie Colbert
Salle Giorgio Vasari
Institut national d’histoire de l’art
entrée libre

Accès

6 rue des Petits-Champs ou 2, rue Vivienne
75002 Paris