Féminisme, politique et cinéma : la voie poétique. Entretien avec Habiba Djahnine suivi d'une projection du film "Lettre à ma soeur" (2006, 77 min.)7ème séance du séminaire Made in Algeria - Généalogie d’un territoire

Le nom de Habiba Djahnine est associé au monde de l’image et du cinéma. Réalisatrice, elle est à l’initiative en Algérie, du Béjaïa Doc, un atelier de création de films documentaires. Ecrivain et poète, elle vient de publier le recueil Fragments de la maison, aux éditions Bruno Doucey. Artiste, féministe, elle a été militante politique à la fin des années 80, début des années 90. Après quelques années d’exil en France elle retourne en Algérie où elle vit et travaille.

Le 15 février 1995, sa sœur Nabila est assassinée, à Tizi-Ouzou, cible d''un attentat politique revendiqué par les groupes islamistes, Lettre à ma sœur, sorti onze ans plus tard, revenait sur son parcours à travers des entretiens avec ses proches. Dans ce film, diffusé dans de nombreux festivals, Habiba Djahnine essaie de réfuter la violence comme une solution à des litiges sociaux. Suivront alors d'autres films dont Autrement citoyens, tour d'horizon d'initiatives d'associations algériennes ou encore Avant de franchir la ligne d'horizon, qui pose la question du militantisme depuis 1988. Ses documentaires révèlent les multiples facettes de l'Algérie, son histoire et les conséquences de celle-ci sur la société. En 2003, elle publie son premier recueil de poésies Outre-Mort (éd. El Ghazali-Alger). La même année, elle fonde l'association "Cinéma et mémoire" et les "Rencontres du film documentaire" de Bejaïa (Rencontres cinématographiques de Bejaïa où cinquante à soixante nouveaux films sont présentés chaque année) dont elle est déléguée générale. Avec son propre atelier Béjaïa Doc, elle offre un enseignement cinématographique pour les jeunes Algériens avec une attention portée sur tous les aspects de la profession. En 2012, elle a reçu le Prix Prince Claus pour son rôle dans la relance du cinéma algérien et pour « la création de documentaires sensibles, difficiles et perspicaces sur les réalités contemporaines ».

Filmographie :

  • 2011 Safia. Une histoire de femme, 23 min.
  • 2011 Avant de franchir la ligne d'horizon, 64 min.
  • 2010 Retours à la montagne, 51 min.
  • 2009 Autrement citoyens, 55 min.
  • 2006 Lettre à ma sœur, 77 min.
  • 2004 Migrants en Europe, 44 min.

Publications :

  • 2003 Recueil de poésie Outre-Mort, éd.El Ghazali à Alger
  • 2008 Associations algériennes, parcours et expériences, édité par le PCPA à Alger
  • 2015 Recueil de poésie Fragments de la maison, éd. Bruno Doucey à Paris

 Interview : http://www.djazairess.com/fr/elwatan/330858

 

Made in Algeria, généalogie d'un territoire, est un programme initié par Zahia Rahmani, responsable du domaine de recherche "Art et mondialisation" de l'INHA et Jean-Yves Sarazin, directeur du Département des cartes et plans de la BnF, en collaboration avec le MuCEM, Musée des civilisations de l'Europe & de la Méditerranée.

Rythmé par un séminaire bimensuel à l'INHA en 2015, il précède l'ouverture au MuCEM de l'exposition du même nom, le 19 janvier 2016. Ce programme se veut opérer comme un moteur épistémologique sur les relations de causes à effets qui ont trait à l'histoire coloniale et ses représentations. Il donnera lieu à la constitution d'une base de données cartographiques consacrée au territoire de l'Algérie, un catalogue d'exposition et un colloque international suivi d'une publication.

Accéder au carnet du programme Made in Algeria

Direction du projet Made in Algeria
Zahia Rahmani, Responsable du programme de recherche "Art et Mondialisation", INHA
Jean-Yves Sarazin, Directeur du Département des cartes et plans, BnF

Coordination du projet Made in Algeria
Marie Civil, chargée d'études, INHA
Aline Pighin, chargée d'études, INHA

 

26 mai 2015 - 18h
Galerie Colbert
Salle Giorgio Vasari
Institut national d’histoire de l’art
entrée libre

Accès

2, rue Vivienne
75002 Paris