Cultures visuelles en Révolution6e séance du séminaire "Cultures visuelles des Lumières. Nouvelles approches en histoire de l’art"

Par Guillaume Mazeau

Du spectacle à l'observation: le rôle des cultures visuelles dans la définition de la citoyenneté pendant la Révolution française

Si le rôle des cultures écrites et orales dans la transition politique de la fin du XVIIIe siècle est assez bien connu, celui des cultures visuelles l'est beaucoup moins. Or parmi les nombreuses compétences et valeurs qui contribuent à dessiner les contours mouvants et débattus de la nouvelle citoyenneté, le sens de l'observation occupe une place de choix. Défini à rebours du spectateur comme celui qui exerce un regard critique, actif et attentif sur la nature dont il tente de saisir la réalité, l'observateur devient un protagoniste majeur des utopies politiques et sociales comme des pratiques les plus quotidiennes. Il s'agira ici de poser des questions sur cette « visiocratie » (Peter Goodrich) naissante, en s'interrogeant sur son rôle dans les processus d'émancipation et de domination dans un contexte de révolution.

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Séminaire Cultures visuelles des Lumières. Nouvelles approches en histoire de l’art

L’histoire de l’art est une discipline aux frontières. Par-delà les traditionnelles hiérarchies entre high art et low art, ce séminaire, à vocation pluridisciplinaire, entend rendre compte aussi bien des chefs-d’oeuvre consacrés que des images scientifiques ou techniques, des graffitis et des cultures visuelles politiques dans un long dix-huitième siècle. La modernité critique des Lumières est en effet indissociable d’une production nouvelle d’images et d’artefacts qui va radicalement changer la manière de voir le monde. Celle-ci se déploie à la faveur d’une articulation inédite entre conception savante de l’image, commercialisation et politisation de l’art au moment de la formation d’un espace critique. Comment la naissance conjointe de l’histoire de l’art, de l’histoire naturelle, de l’anthropologie et de l’esthétique peut-elle nous aider à ressaisir le projet des Lumières ?
Ce séminaire propose un premier état historiographique de ce champ en pleine reconfiguration. Chaque séance sera conçue comme une réflexion autour d’un thème général, avec une intervention plus spécifique menée à partir de travaux en cours. Nous interrogerons notamment les frontières entre art et science à travers l’image ; la question du genre ; les formes de la visualité ; les liens entre art et culture politique.
Le séminaire est ouvert aux étudiants de niveau master, doctorat et aux collègues intéressés. Il aura lieu les vendredi de 10h à 12h.

3 avril 2015 - 10h-12h
École normale Supérieure
Salle de séminaire de l’IHMC (esc. D, 3e étage)
entrée libre

Accès

45, rue d’Ulm
75005 Paris