Le sphinx et la chimère

Le Sphinx : Mon regard, que rien ne peut dévier, demeure tendu à travers les choses sur un horizon inaccessible. La Chimère : Moi, je suis légère et joyeuse !, lithographie, planche 5 de la série A Gustave Flaubert, 1889

12 mars 2014
17h
Galerie Colbert
Salle Giorgio Vasari
2, rue Vivienne
75002 Paris

Accès : 6 rue des Petits-Champs
entrée libre



Par Michael Zimmermann, Professeur à l'Université catholique d'Eichstätt-Ingolstadt et Professeur invité à l'Université Paris Ouest Nanterre La Défense

C'est à deux reprises que Flaubert échoua à terminer son vaste roman-poème La tentation de Saint Antoine, d'abord en 1849, puis en 1856. Cette vision gnostique de l'ensemble des religions et de leur développement, il ne la publia qu'en 1874, après y avoir intégré des idées Darwiniennes sur l'évolution qui conféraient une unité surprenante à son tableau syncrétique. Odilon Redon tenta à trois reprises d'orienter son imagination sur la vision de Flaubert, selon une sémiologie de l'image en métamorphose : en 1888, en 1889, puis en 1896. De Jean Seznec à Sven Sandström et Barbara Larson, on a essayé d'interpréter la vision que Redon attribuait à des « mollusques » et à des bactéries, à des plantes et aux poissons comme répétant l'ensemble de l'évolution. La littérature sur Redon a jusqu'à présent attribué l'évolutionnisme pour ainsi dire intériorisé de Redon à l'inspiration de son mentor Armand Clavaud, le biologiste Bordelais, ce qui se vérifie notamment en ce qui concerne les métamorphoses de la vie et de ses formes.

Cette conférence, présentée sous l'égide du collège des écoles doctorales de l'Université Paris Ouest, est organisée en relation avec le Réseau international de formation en histoire de l'art.

Historien de l'art, Michael Zimmermann est Professeur à l'Université catholique d'Eichstätt-Ingolstadt et Professeur invité à l'Université Paris Ouest Nanterre La Défense (laboratoire Histoire des arts et des représentations). Ayant enseigné à l'université de Berlin (1985-1990) et à l'Institut allemand d'histoire de l'art de Florence (1990-1991), il a été directeur-adjoint du Zentralinstitut für Kunstgeschichte de Munich (1991-2002), puis professeur à l'université de Lausanne (2002-2004) avant son poste actuel, où il dirige un master fédérant les institutions d'histoire de l'art bavaroises. Il est chercheur associé à l'équipe Histoire de l'art de l'ITEM, et préside le Réseau international de formation en histoire de l'art (2012-2014).
Ses travaux portent notamment sur l'histoire des images de presse et des médias visuels (Industrialisierung der Phantasie - Der Aufbau des modernen und Italien und das Mediensystem der Künste 1875-1900, München-Berlin, Deutscher Kunstverlag, 2006) et sur le rapport entre les théories de l'optique et la peinture (Les Mondes de Seurat - Son œuvre et le débat artistique de son temps, Amsterdam et Paris, Fonds Mercator/ Albin Michel, 1991). Il prépare un ouvrage sur Cézanne.