Tériade et la revue Verve – Un éditeur grec au cœur de la modernité parisienne

Mardi 7 décembre
18 h 30
Galerie Colbert
Salle Giorgio Vasari, 1er étage
2, rue Vivienne
75002 Paris

accès : 6 rue des Petits-Champs

Directeur artistique de la revue Minotaure, puis créateur de la revue Verve, Tériade, de son vrai nom Stratis Eleftheriades est né en 1897 à Mytilene (ancienne Lesbos, en Grèce) et est mort en 1983 à Paris. Critique d'art puis éditeur de génie, il est considéré comme l'un des plus grands éditeurs d'art de langue française du vingtième siècle. Entre 1943 et 1975, il va concevoir des livres d'artistes devenus légendaires : 27 livres illustrés d'une beauté rare seront réalisés. Cinq avec Chagall, quatre avec Matisse, trois avec Laurens et avec Mirό, deux avec Gromaire et avec Léger, un avec Bonnard, Rouault, Villon, Juan Gris, Le Corbusier, Picasso et Giacometti. On rappellera notamment : Chant des morts de Pierre Reverdy, accompagné de lithographies de Picasso ; Divertissement de Rouault ; Jazz de Matisse ; L'enfance d'Ubu de Miró ; Daphnis et Chloé de Longus et Cirque illustrés par Chagall.
Tériade ouvre le livre à la couleur, en fait un espace offert aux artistes, en cherchant toujours à créer une relation exceptionnelle avec eux. Dans son Éloge de Tériade, Jean Leymarie écrira qu'en parfaite intelligence avec les maîtres d'alors, soutenu par leur estime et capable comme nul autre « d'épouser la démarche » de chacun d'entre eux, Tériade a su rendre les plus justes et les plus beaux hommages à Henri Matisse, Pablo Picasso, Marc Chagall, Pierre Bonnard, Alberto Giacometti…

C'est à cet homme d'exception et au parcours encore méconnu qu'est consacrée la recherche de Chara Kolokhyta. Lauréate du Prix Marc de Montalembert 2010, originaire elle-même de Grèce, étudiante à l'université de Crête, elle rendra compte à l'INHA des différents aspects du travail d'éditeur de Tériade, au moment où il crée la revue Verve et intensifie ses relations avec ses partenaires nord-américains. Il s'agit là d'une recherche tout à fait novatrice sur les échanges entre la modernité telle qu'elle s'imposait alors en Europe, et singulièrement en France, et une autre modernité, celle qui se développait rapidement de l'autre côté de l'Atlantique.

Site de la fondation Marc de Montalembert