Stones of Solace , par Mme Michael Ann HOLLY

Conférence donnée par Mrs. Michael Ann HOLLY, Director of Research and Academic Program, Clark Institute, Williamstown, Massachusetts

Mardi 22 juin 2004 à 18 heures
INHA, 2 rue vivienne,
salle Walter Benjamin

Adrian Stokes' Stones of Rimini (1934) is a curious, almost oxymornic, crossing of the scientific and the poetic axes of art history. Passages recounting the geological origins of limestone gracefully transform themselves into invocations of the deepest sensations of feeling embodied in both the cinquecento act of carving of Agostino di Duccio's sculptures and the metaphysical act of contemporary beholding. Permeating the work is a sense of loss about time and life gone by. And yet his vivifying rhetoric constitutes a powerful act of reparation.

What is remarkable is Stokes' ability to turn the act of writing itself into a luminous invocation of what is both simultaneously lost and found in the very materiality of works of art. His phenomenological concentration on the stillness of art yields a bounty of lively interpretations that will be contrasted to the aridity of the concept of research in the practice of art history today. My principal concern is with the role of melancholy in the writing of art history, then and now.

Stone of Rimini (1934), de Adrian Stokes, nous propose une bien curieuse et paradoxale traversée de l'histoire de l'art dans ses aspects poétiques et scientifiques. Les passages sur les origines géologiques des dolomites se transforment avec grâce en invocation des profonds sentiments incarnés à la fois dans l'acte même de sculpter - tailler, ciseler - propre à Agostino di Duccio au Cinquecento et dans l'acte métaphysique du regard contemporain.

Ce qui transparaît dans cette œuvre est un sentiment de perte, d'un temps et d'une vie passés. Et pourtant, le verbe vivifiant de Stokes constitue un acte de réparation plein de puissance. Plus remarquable encore est son habileté à faire de l'écriture elle-même une invocation de ce qui est à la fois perdu et trouvé dans la matérialité de l'œuvre d'art. Son intérêt pour l'immobilité de l'art, d'essence phénoménologique, nous livre un véritable trésor d'interprétations vivantes que l'on peut comparer avec profit à l'aridité du concept de recherche dans l'histoire de l'art telle qu'elle est pratiquée aujourd'hui. Mon sujet porte donc sur le rôle de la mélancolie dans l'écriture de l'histoire de l'art, hier et aujourd'hui.